Je suis arrivé à l’Institut en réadaptation et en déficience
physique de Québec (IRDPQ) le 14 mai 2015 et j’ai été hospitalisé (en interne)
jusqu’au début du mois d’août, moment au cours duquel j’ai poursuivi ma
réadaptation en externe. Veuillez prendre note que l'IRDPQ fait maintenant partie du CIUSSS/Capitale-Nationale, soit le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale.
La réputation de l’IRDPQ n’est plus à faire, car ce centre
est considéré comme l'un des meilleurs du Canada, en matière de réadaptation. En
fait, toute une équipe est dédiée au rétablissement des patients. Médecins,
infirmières, préposés aux bénéficiaires, orthophonistes, neuropsychologues, techniciens
en éducation spécialisée, physiothérapeutes, kinésithérapeutes et
ergothérapeutes consacrent leur temps, compte tenu des besoins, à rendre une certaine
autonomie aux gens (toilette, habillage, préparation de repas, gestion des
médicaments, marche, parole, fonctions cognitives, etc.). Des plans
d’intervention, avec des objectifs, révisés régulièrement, sont mis de l’avant afin
d’obtenir les meilleurs résultats possibles.
Malgré le manque d’intimité (4 personnes par chambre), j’ai
rencontré, pendant cette période, des personnes extraordinaires qui vivaient, à
leur façon, ce terrible changement de vie. Des points communs à chacun
toutefois : une rage de vivre sans précédent et une envie de retourner le
plus rapidement possible dans leur milieu de vie.
Je suis loin d’affirmer que cette période a été facile, car
il faut se raccrocher à chaque progrès, si minime soit-il. Je dois dire que je
me suis donné à fond et que j’étais fatigué par moment, mais les résultats sont
concrets.
Ma première pensée, dans les jours et les semaines qui
suivirent le 21 avril, était de savoir pourquoi je n’avais simplement pas
trépassé, en même temps que mon AVC, mais je sais maintenant que j’avais des
choses à apprendre de cette mauvaise expérience et je crois que rien n’arrive
pour rien, que le hasard n’existe pas. Le corps nous arrête, quand il en a
assez, en ne nous permettant pas de choisir le moment, ni la manière dont il le
fera. En fait, la maladie ou la mort peuvent frapper, sans crier gare.
Pendant ces longs mois d’hospitalisation, j’ai été à même de
réfléchir et de méditer, ce qui m’a permis de découvrir et d’apprendre sur la
valeur de la vie, la valeur de l’amitié, la patience et la confiance.
L’IRDPQ nous garde en interne tant et aussi longtemps que
nous ne sommes pas sécuritaires pour nous-mêmes et nos proches. Par la suite,
nous demeurons en externe tant que des progrès significatifs sont observables. Quand
ce n’est plus le cas, la réadaptation se poursuit à la maison. Dans mon cas,
mon externat s’est terminé le 27 novembre 2015. Il faut mentionner que l’IRDPQ
y va progressivement : des sorties de fin de semaine supervisées sont
autorisées et par la suite, des sorties non supervisées.
La patience est toutefois de mise. La période de fatigue chronique consécutive à l'AVC peut être plus longue que deux ans. Après une attaque cérébrale, les gens sont souvent très fatigués, ils ont les nerfs à fleur de peau, ils s'énervent facilement, ils pleurent facilement. Il peut y avoir des problèmes de concentration qui font que la mémoire n'est plus performante. On ne sait plus où l'on pose les objets, les clés, les téléphones, etc. Du coup, il y a souvent une incompréhension de l'entourage personnel ou même professionnel. Les gens vont récupérer et leur entourage ne va pas comprendre leur fatigue, leur humeur changeante qui sont directement liées à l'attaque cérébrale.
Les problèmes de mémoire sont souvent liés aux problèmes de
concentration. Si on n'a pas de concentration, la mémoire ne peut pas être
performante. C'est comme si il y avait une dilution de la concentration. Les
gens ont du mal à suivre une émission pendant plus de vingt minutes, à lire un
livre pendant plus de vingt minutes, ils ont du mal à suivre une conversation à
plusieurs, car cela demande des niveaux d'attention importants.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire