Le jour de l'AVC


Le 20 avril 2015, je payais des rétroactivités et je quittais le bureau plus tard qu’à l’habitude, question d'avancer mon travail au maximum. Le lendemain, j’avais prévu entrer au travail, très tôt, afin de finir ce que j’avais à faire. Ce soir-là, je suis donc rentré chez moi, j’ai mangé, lavé la vaisselle, regardé un peu la télévision et je me suis couché à l’heure habituelle, soit 21 h 30.

Le lendemain, 21 avril, je me suis levé vers 5 h 30, j’ai déjeuné et je me suis recouché, brièvement, jusqu’à 6 h 15 avant de prendre ma douche.

En faisant mon lit, je me suis retrouvé aux prises avec un violent mal de tête qui m’obligea à me recoucher. Je ne sentais plus mon côté gauche, ni bras, ni jambe. J’ai vomi, à deux reprises, mon déjeuner, sans pouvoir me nettoyer. De plus, le téléphone, pour appeler du secours, se trouvait, sur la table de nuit, du côté gauche, le rendant inaccessible.

J’ai tenté, à plusieurs reprises, de l’atteindre. Je réussis enfin à l’attraper avec ma main droite et à composer le 9-1-1. Dès lors, j’entendais le répartiteur du 9-1-1 qui est resté avec moi tout le temps, malgré le fait qu’il n’entendait pratiquement rien, car j’étais paralysé. Il me disait : « avez-vous besoin d’une ambulance? », « débarrez votre porte, c’est important », « patience, les secours vont arriver ». J’étais cependant incapable de répondre quoi que ce soit, à part de râler, car j’étais trop faible et partiellement paralysé.

Les ambulanciers sont arrivés vers 7 h 10 et le concierge de l’immeuble a ouvert ma porte, ce qui fait qu’ils n’ont pas eu besoin de défoncer. Ils ont raccroché le téléphone après avoir confirmé au répartiteur du 9-1-1 qu’ils étaient bien arrivés. Les ambulanciers m’ont alors pris en charge pour me transporter rapidement vers un centre hospitalier. Ils m’ont couché sur une civière et comme je m’apprêtais à prendre ma douche, que j’étais complètement nu, ils ont pris quelques vêtements dans ma commode, en plus de mes clés et de mon portefeuille.

Une fois dans l’ambulance, ils ont trouvé, dans mon portefeuille, ma carte d’hôpital et savaient dorénavant comment je m’appelais, comment s’appelaient mon père et ma mère et l’âge que j’avais. Ces renseignements préliminaires s’avèrent toutefois très utiles pour l’admission à l’hôpital.

Une fois arrivé à l’hôpital de l’Enfant-Jésus, j’ai été, à nouveau, pris en charge par les urgentologues, alors que j’entendais les ambulanciers faire leur rapport. Par la suite, je fus opéré afin de retirer le caillot qui faisait en sorte que j’étais paralysé. À ma sortie de la salle d’opération, on m’a confirmé que tout s’était bien déroulé et je sentais, à mon grand soulagement, mon côté gauche. Je donnai, à l’infirmière, le numéro de téléphone de chez ma mère et on me transporta aux soins intensifs.

Je restai à l’hôpital trois semaines en attendant qu’une place se libère en centre de réadaptation. Pendant cette période, le personnel soignant s’affaire à conserver et améliorer notre état, dans la mesure du possible.

Il faut mentionner qu’en plus d’être incapable de marcher, ma vision était double, j’étais incapable d’uriner par moi-même (sonde ou auto-cathatérisme), ma voix était altérée, j’avais la moitié du visage engourdie et mon côté droit était deux fois plus lent que le gauche.

Malgré des visites régulières de ma famille et de mes amis, j’étais dans un état de découragement indescriptible.

Je dois également mentionner, que pendant tout ce laps de temps, je n’ai, en aucun moment, perdu conscience et j’ai eu connaissance de tout ce qui s’est passé, ce qui me permet de vous le raconter.

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