Archives



Note : Le masculin est utilisé uniquement pour alléger ces textes d’opinion, et ce, sans préjudice pour la forme féminine.

LA BIOLOGIE TOTALE   

Juin 2023

Comme vous savez, je suis très ouvert en ce qui concerne les thérapies alternatives (ou médecines douces), pas en réaction contre la médecine traditionnelle, mais plutôt en les considérant à titre de compléments à celle-ci. D’ailleurs, vous pourrez découvrir, dans ce blogue, les approches que je pratiquais et que j’apprécie particulièrement. J’émets, cependant, des réserves à propos de certaines autres qui ne m’inspirent guère confiance.

De plus, l’une des premières notions que l’on apprend, quand on commence à oeuvrer dans le domaine des thérapies alternatives, est de ne jamais parler de guérison et de ne pas inciter les clients à aller à l’encontre des recommandations de leur médecin, en matière de médicaments ou de traitements.

Question de me tenir informé de ce qui se passe dans le milieu des médecines douces, j’ai assisté, il y a plusieurs années, à une conférence sur la biologie totale ou nouvelle médecine germanique, créée par le Dr Ryke Hammer.

Pour le bénéfice des personnes qui ne connaissent pas cette approche, le principe est que nous sommes pleinement responsables de toutes nos maladies et qu’en modifiant notre pensée et nos attitudes, nous réussirons à vaincre la maladie qui nous afflige.

Devant un auditoire conquis d’avance, buvant littéralement les paroles du conférencier, celui-ci déballait son boniment à propos de la nouvelle médecine germanique et, surtout, des résultats spectaculaires associés à cette approche.

Au Québec, les médecines douces sont peu ou pas réglementées et encadrées par le gouvernement ou les ordres professionnels. N’importe qui peut se prétendre thérapeute et exercer auprès d’une clientèle, après avoir suivi une brève formation dont la qualité peut être mise en doute.

Le Dr Hammer, décédé en 2017, est présumé responsable de la mort de 140 patients. Contrairement aux personnes assistant à la conférence, je n’aimais pas le conférencier qui me paraissait peu transparent. De plus, j’éprouvais de forts doutes quant à son approche.

En revenant à Québec, j’étais dérouté en songeant que des individus puissent avoir une confiance quasi-aveugle en cette approche alternative, de même qu’en leur thérapeute. Je ne juge, cependant, pas ces gens, car les thérapies, en lesquelles on croit, demeurent un choix bien personnel.

Quelques mois plus tard, l’émission JE, à TVA, présentait un reportage sur la biologie totale, ce qui a aiguisé ma curiosité. Quelle ne fut pas ma surprise de revoir le conférencier qui était aussi thérapeute. Il était poursuivi par la famille d’un de ses clients, décédé d’un cancer métastatique, dans d’atroces souffrances. En fait, le client en question avait décidé d’abandonner ses traitements de chimiothérapie pour épouser totalement les principes de la nouvelle médecine germanique.

Il est primordial de conserver son libre arbitre. Je n’ai absolument rien contre toutes les thérapies alternatives, mais, quand la vie est menacée, je pense, personnellement, qu’il est préférable de s’en tenir à la médecine traditionnelle et d’envisager les approches alternatives comme une aide et un complément.


LA PENSÉE MAGIQUE   

Mai 2023

La pensée magique est un comportement associé surtout aux adolescents. Quand nous pouvons l’observer chez l’adulte, il s’agit d’un grand signe d’immaturité.

Malheureusement, beaucoup de personnes en sont affligées, dans toutes les sphères de la société. C’est encore plus inquiétant quand il s’agit de nos dirigeants.

À force d’affirmer que tout va bien, une situation catastrophique ne risque pas de changer pour le mieux, comme par magie.

Quand nos politiciens nous disent que ça va bien alors que tout va tellement mal, la population n’est pas dupe et se rend bien compte de la problématique. Cela vient, fréquemment, freiner la mise en place de solutions visant à régler le problème.

Je vous raconte également l’histoire d’un supérieur immédiat que j’ai connu, il y a plusieurs années, qui me faisait part des commentaires de sa gestionnaire. En fait, il considérait ces commentaires comme un compliment, alors qu’ils étaient plutôt destinés à se moquer de lui. Tous ceux à qui il a rapporté ces propos, étaient du même avis que moi. Ceci est un exemple le concernant, mais beaucoup de personnes, dans mon entourage, ont agi de cette façon. Le refus d’affronter la réalité, le fait de se convaincre que tout va bien et que les problèmes se règleront par eux-mêmes, constituent un comportement nuisible et malsain.

La mosaïque humaine est très diversifiée, mais pas toujours sensée. Comme on dit souvent : « Ça prend toutes sortes de monde pour faire un monde » et ça, c’est bien réel.


LE MOMENT PRÉSENT   

Avril 2023

Le rythme de vie, au sein de notre société, est totalement effréné; on a l’impression de courir continuellement, de ne jamais prendre de temps pour soi, afin de vivre le moment présent. Certaines personnes ont pu le faire pendant les confinements, dus à la pandémie de COVID-19. Ce fut salutaire, car elles ont eu la possibilité de s’arrêter enfin, de se recentrer et, dans plusieurs cas, de repositionner leur trajectoire de vie.

Pour ma part, j’avais fait cet exercice dans les mois qui ont suivi l’AVC, car c’est le corps qui m’a obligé à m’arrêter et à vivre le moment présent.

Pendant toute ma vie, on dirait que je me suis regardé vivre au lieu de vivre réellement. C’est comme si je visionnais un film dont j’étais l’acteur principal et que je ne me rendais pas vraiment compte que j’avais vécu tous ces événements. En résumé, je puis affirmer que je n’ai pratiquement jamais vécu dans l’instant présent. J’avais tendance à me projeter dans l’avenir, souvent, en imaginant les pires scénarios qui se sont rarement produits.

Je me suis fait beaucoup de soucis pour les autres, pour leur bien-être et pour leur futur, alors que j’aurais eu besoin, moi aussi, d’être réconforté sans égard à ce qui arriverait, d’autant plus que nous n’avons aucun contrôle là-dessus.

Cet AVC m’a appris au moins ceci : nous devons savourer chaque moment, profiter au maximum de la présence de nos proches et être reconnaissants pour tout ce que nous possédons dans la vie.

Restons dans le moment présent, ici et maintenant!


L’ARGENT FAIT LE BONHEUR   

Mars 2023 

Mes propos vous surprendront certainement, car ils vont totalement à l’encontre de ce que nous avons appris et de ce qui est véhiculé depuis toujours. 

Les gens qui affirment que l’argent ne fait pas le bonheur n’en possèdent pas et n’en auront probablement jamais. C’est sûr que l’argent seul ne fait possiblement pas le bonheur, mais il y contribue largement, car sans argent, nous ne pouvons pratiquement rien faire. Nous ne pouvons pas nier que le coût de la vie est de plus en plus élevé et qu’il faut beaucoup d’argent pour réussir à combler nos besoins de base. Il s’agit de sortir, un tant soit peu, de chez soi pour s’apercevoir que l’argent est presque toujours nécessaire pour des raisons essentielles ou non (prendre le transport en commun, acheter des médicaments, se faire couper les cheveux, manger au restaurant, etc.). 

Personnellement, je n’ai jamais roulé sur l’or, mais j’ai toujours été en mesure de me constituer un coussin financier confortable, pour être en mesure de pallier aux imprévus. En fait, j’ai peu ou pas de dettes, car je suis locataire et que je n’ai plus de voiture.

L’agent permet de vivre sereinement les fins de mois, d’habiter à un endroit plus moderne et sécuritaire, de profiter d’une meilleure alimentation, de voyager et d’avoir des loisirs. Même quand nous sommes malades, nous avons la possibilité d’obtenir de meilleurs soins de santé ou des médicaments plus chers. À cet effet, il n’est pas étonnant que certaines personnes soient prêtes aux pires bassesses pour en obtenir, parfois, plus que nécessaire.

Les choses gratuites ou bon marché étant extrêmement rares, l’argent rend la vie plus douce et procure une certaine liberté.

Pour les personnes qui ne le connaissent pas, le groupe Les Respectables a popularisé, il y a plusieurs années, la chanson « L’argent fait le bonheur » qui illustre bien ce texte, avec un côté humoristique et ironique, mais qui comporte un fond de vérité. Voici le lien : https://www.youtube.com/watch?v=P5byycLkrHc


LA FIN DE LA VIE  

Février 2023

Pour la plupart d’entre nous, la mort se produit subitement, en termes de moment et de circonstances. D’ailleurs, je pense qu’il est préférable de ne pas le savoir à l’avance, car cela nous causerait un stress inutile. Par contre, certaines personnes décident quand leur vie se terminera, en ayant recours à l’aide médicale à mourir ou en se suicidant.

Il ne faut, cependant, pas les juger, car la tolérance à la souffrance, tant physique que psychologique, est extrêmement variable, d’un individu à l’autre.

Même si le résultat est similaire dans le cas des deux approches, elles sont, malgré tout, très différentes, en ce qui a trait aux conséquences.

Il y a une certaine planification de l’aide médicale à mourir, car la personne décide de la date et de l’heure de son décès; le moment choisi pour que le médecin exécute la procédure. Même si c’est une décision difficile à accepter, cela donne le temps à l’entourage de se préparer. Cette approche étant, en général, utilisée pour des douleurs physiques, elle demeure plus facile à admettre, car nous pouvons souvent lire l’extrême souffrance, pendant une période plus ou moins importante, sur le visage de cette personne.

Quant au suicide, il est très subit, ne laissant pas de temps aux proches de s’y adapter et de le comprendre. De plus, l’entourage se sent souvent coupable de n’avoir pu rien détecter pour empêcher ce geste. Ces personnes, qui commettent l’irréparable, savent très bien camoufler leur mal intérieur. Ça demeure beaucoup plus difficile de découvrir des troubles psychologiques et de mesurer la souffrance morale, car on ne sait pas ce qui se passe dans la tête des autres.

Personnellement, je sais que les douleurs chroniques épuisent l’organisme, à la longue, et je n’hésiterais pas à avoir recours à l’aide médicale à mourir, si j’en avais besoin. Quant au suicide, il ne fait pas partie de mes valeurs. De plus, je pense que je suis trop peureux, car j’aurais peur de rater mon coup, de survivre dans un état encore pire et de souffrir davantage.

Parfois, je pense que les animaux sont mieux traités que les humains, car ils ne sont jamais inscrits sur une liste d’attente pour recevoir des soins vétérinaires ou qu’on n’hésite pas à les euthanasier pour abréger leurs souffrances. Toutefois, on continue à laisser souffrir des êtres humains, pendant des mois, voire des années, jusqu’à ce que le système de santé daigne les prendre en charge.


LA CARAPACE   

Janvier 2023

Je tiens à vous souhaiter une bonne année 2023.

Chaque individu possède ses propres mécanismes de protection. Nous nous formons, avec le temps, une carapace, plus ou moins épaisse, compte tenu de nos différentes expériences de vie. Cette carapace nous protège de certaines personnes comme de certaines situations.

J’ai suivi des cours d’anglais pendant plusieurs années et le professeur mettait les choses au clair, dès le début de la session, à l’effet que deux sujets ne devaient jamais être abordés pendant les discussions en classe : la religion et la politique, car ils demeuraient des sources de conflit. J’ajouterais, à cela, tous les autres sujets.

J’éprouve beaucoup de peine face à l’incompréhension, de certains de mes proches, dont l’opinion diffère de la mienne, quant à ma réalité. En fait, ils défendent leur vision avec une telle virulence que j’ai presque peur et que j’en perds tous mes moyens. Donc, je préfère garder mes pensées pour moi. Certaines personnes diront que j’achète la paix; j’avoue que c’est un peu vrai.

Je vous dirais aussi que, par le passé, j’ai milité activement en faveur de causes qui me tenaient à cœur et que je n’hésitais pas à dénoncer des situations injustes pour moi-même et pour les autres, toujours dans le respect et la diplomatie. Malheureusement, je n’ai jamais eu gain de cause, ce qui fait qu’avec ces revers répétés, j’ai abandonné définitivement la lutte que je laisse désormais à d’autres. On a même utilisé mes arguments pour me nuire davantage. Toutes ces interventions nécessitaient une quantité d’énergie incroyable, tant physique qu’émotive. Le peu qui me reste, depuis cet AVC, est maintenant consacrée aux activités de la vie quotidienne. Il faut mentionner que les plaintes et les poursuites prennent des mois, voire des années, à se régler, nous empêchant de passer à autre chose. De plus, j’ai longtemps persisté dans mes efforts pour me faire accepter par différents groupes, mais, quand je constate que ma présence n’est pas souhaitable, je préfère, maintenant, ne pas insister et m’effacer. En fait, je ne perds plus mon temps avec des gens qui me méprisent, car j’estime que la vie est trop courte.

Si je dresse un bilan de ma vie, je constate que j’ai été très peu respecté, tant à l’école qu’au travail, lors de mes activités récréatives, même à l’intérieur de mes relations amoureuses. Comme on dit souvent : « on est mieux seul que mal accompagné ».

Peut-être, qu’au fond, je n’ai jamais mérité ce respect. C’est pourquoi je continuerai d’entretenir cette épaisse et lourde carapace, même si le temps finit, souvent, par me donner raison et que personne ne reconnait que mon raisonnement n’était pas si fou que ça, en fin de compte.



LES BULLETINS DE NOUVELLES   

Décembre 2022

En écoutant les bulletins de nouvelles, on constate rapidement qu’il n’y a rien de positif qui nous y est présenté. Meurtres, agressions, accidents de la route ou du travail, incendies, noyades, fusillades, enlèvements, écrasements d’avion et controverses de toutes sortes, etc. sont les mauvaises nouvelles auxquelles nous sommes confrontées et qui finissent par miner notre moral.

Avec l’avancement des technologies et l’avènement des chaînes d’information en continu (comme RDI et LCN), nous avons droit, en plus de nos mauvaises nouvelles, à celles provenant du monde entier, et ce, instantanément.

Souvenez-vous de l’enseignant, en France, décapité en pleine rue, après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves, dans un but pédagogique seulement ou la panique des gens qui tentaient de fuir l’Afghanistan en se cramponnant aux avions et qui en sont évidemment tombés ou l’explosion meurtrière à Beyrouth ou le meurtre des petites sœurs Carpentier, par leur père, en juillet 2020.

J’essaye de limiter à une demi-heure par jour l’écoute des bulletins de nouvelles, car je considère qu’il est important de me tenir au courant de ce qui se passe chez nous et ailleurs. Par contre, je n’ai pas besoin de voir ces images bouleversantes des dizaines de fois.

Pendant la pandémie, je n’écoutais même plus les points de presse quotidiens du premier ministre du Québec, car on nous annonçait toujours de mauvaises nouvelles : une augmentation des cas de COVID-19, un renforcement des mesures sanitaires ou bien, un grand nombre de personnes âgées qui décédaient dans les CHSLD, faute de soins adéquats.

Comme je suis un partisan de l’équilibre en tout, il est, selon moi, nécessaire d’avoir du positif et du négatif dans notre quotidien. Je trouve que les bulletins de nouvelles ne répondent pas à ce critère. Malheureusement, les catastrophes sont davantage prisées par le grand public que les événements heureux et ça ne risque pas de changer, prochainement.

Malgré toute cette charge négative dont nous inondent les bulletins de nouvelles, je vous souhaite une belle et sereine fête de Noël.

 

LA CHIRURGIE ESTHÉTIQUE    

Novembre 2022

Notre société valorise beaucoup la jeunesse, engendrant par surcroît le mépris des aînés. Selon les critères établis par la société, ce n’est pas bien d’avoir des rides, de souffrir de calvitie, de perdre des capacités, d’avoir des mouvements plus lents et de devenir de plus en plus dépendants. Ainsi, nous les « parquons » ensemble dans des lieux pour les personnes âgées et tentons de les oublier, n’allant les visiter, en majorité, que de façon très occasionnelle.

Les femmes sont davantage préoccupées que les hommes par leur apparence. Elles sont nombreuses, quand elles occupent un métier public, à recourir à la chirurgie esthétique dans l’espoir de prolonger leur carrière de quelques années. En fait, les rides et les autres signes de vieillissement passent mieux, à l’écran, chez un homme.

Ce doit être terrible pour les artistes, car d’anciennes séries sont continuellement diffusées à la télé, où ils sont confrontés à leur jeunesse passée, tout en revoyant des camarades aujourd’hui décédés.

Selon moi, les chirurgies devraient être uniquement réservées, à des fins curatives, pour corriger une malformation ou rétablir l’apparence et la fonction d’un organe détruit ou ravagé par un cancer ou un accident, certainement pas pour atténuer les traces du vieillissement.

Dans la chirurgie esthétique, il y a quelque chose de faux, d’irréel, renvoyant au grand public une image impossible à obtenir, à un âge avancé.  C’est quand même étrange que ce soit, en majorité, des personnes qui travaillent à la télé qui ont l’air aussi jeunes, alors que le commun des mortels semble, lui, « faire son âge ». Quand on a 70 ans, on peut difficilement avoir l’air de 35 ou 40 ans, et, même si on y parvenait, il reste qu’on a quand même toujours 70 ans, avec les autres problèmes de santé associés à cette tranche d’âge.

Quand je pense que certaines personnes qui, dès l’âge de 25 ans, commencent à se faire injecter du Botox, à titre préventif, je trouve cela dramatique.

Il y a aussi les gens dont la chirurgie est ratée, qu’on reconnaît à peine, car l’expression du visage est terriblement changée ou qui vont trop loin. À titre d’exemple : Michael Jackson, Suzanne Lapointe, Johnny Halliday, Janine Sutto, Charles Aznavour, Burt Reynolds, etc. À choisir entre avoir l’air vieux et avoir l’air d’un monstre, je préférerais avoir l’air vieux.

Attardons nous au cas de Brigitte Bardot. Je n’aime pas la prendre en exemple, car je trouve qu’elle a un sale caractère, qui laisse supposer des problèmes de santé plus graves. Quoiqu’il en soit, elle fut reconnue, à une certaine époque, comme l’une des plus belles femmes du monde. En 1973, elle abandonne sa carrière d’actrice pour se consacrer au bien-être des animaux. Elle n’a probablement jamais eu recours à la chirurgie esthétique. En fait, elle a 86 ans et lorsqu’on la regarde, sur des photos récentes, elle a l’air de n’importe quelle dame de 86 ans.

Je ne connais personne qui aime vieillir, mais le vieillissement est un processus normal et on ne peut y échapper, tout comme à la mort, d’ailleurs. L’important est de faire attention à soi, de demeurer actif, d’écouter les signaux que le corps nous envoie, tout ça dans une optique de rester naturel le plus possible. Nos rides et nos cicatrices racontent l’histoire d’une vie, de notre vie. 


LA PHOBIE DES MOTS  

Octobre 2022

En nommant certaines choses ou certains individus, nous avons l’impression de toujours marcher sur des œufs, car on ne sait jamais si le mot que nous utilisons insultera une personne ou un groupe. La controverse entourant l’utilisation du mot en    « N », à l’automne 2020, par une professeure de l’Université d’Ottawa est une preuve flagrante de cette phobie des mots, alors que la référence était utilisée dans un contexte pédagogique seulement et ne cachait aucune intention malicieuse.

Je suis d’accord que certains termes peuvent être réducteurs ou discriminatoires, mais il faut aussi tenir compte du contexte historique. On ne peut pas juger d’une situation passée avec nos critères d’aujourd’hui.

De déboulonner la statue d’un personnage qui possédait des esclaves, alors que c’était carrément courant et admis par la société, à une certaine époque, ne signifie pas que nous sommes favorables à l’esclavage, maintenant.

C’est la même chose pour le fait de renommer des équipes sportives qui ont été fondée dans la première moitié du vingtième siècle. Il y a, là aussi, tout un contexte historique. Ainsi, l’équipe des  Redskins de Washington est devenue la Washington Football Team.

Je ne nie pas que certains mots que nous utilisions, par un passé pas si lointain, avaient un caractère hautement péjoratif et qu'il était justifié de les modifier.

Par contre, des termes qui signifiaient quelque chose de nullement discriminatoire ont tout de même été changés. Cela a pour effet de susciter une confusion quant à la spécificité des gens concernés. Un jour, le chauffeur du transport adapté s’est mis à parler des personnes handicapées; il s’est aussitôt excusé, en mentionnant qu’il fallait maintenant dire « personnes à mobilité réduite ». Je lui ai répondu qu’il n’y avait pas matière à s’excuser, car le terme « handicapé » n’est aucunement insultant, mais plutôt inclusif. Une personne étant amputée d’un bras, souffrant d’épilepsie ou d’une surdité profonde correspond davantage à la définition de personne handicapée que de personne à mobilité réduite, car elle n’a aucun problème de mobilité.

Des mots comme aveugle, sourd, âgé ou, handicapé ont été remplacés, alors qu’ils décrivaient très bien la situation et avaient le mérite d’être clairs.

Pour d’autres, il était vraiment pertinent de les modifier, car ils sous-entendaient et maintenaient un caractère péjoratif : infirme, mongol, tapette, esquimau, chinetoc, nain, fou, indien, mot débutant par la lettre  « N », etc. ne sont que quelques exemples.

Il ne faudrait pas avoir peur d’utiliser certains termes dans la mesure où il n’y a pas d’intentions malveillantes et d’un autre côté, ne pas se sentir insultés ou diminués à la moindre allusion de ces mots : il est juste nécessaire de mettre en lumière le contexte dans lequel ils sont utilisés.

Le bon jugement et le respect ont toujours leur place.


LES LANGUES BRUNES    

Septembre 2022

Vous en avez très certainement connues, au cours de votre vie, car elles sont très nombreuses. Les langues brunes sont des personnes qui aiment vivre dans la discorde, semant la zizanie, partout où elles passent. Elles racontent aux autres ce que certains individus ont fait ou dit à leur sujet, bien souvent sur des allégations ou des demi-vérités et réussissent à convaincre l’entourage, brisant ainsi des couples, des amitiés, des collaborations et quelques fois, des équipes de travail entières.

Elles sont, généralement, égocentriques, jalouses, immatures, manipulatrices et sournoises. Elles désirent, par-dessus tout, être le centre de l’attention et le demeurer le plus longtemps possible. D’autres désirent s’emparer du pouvoir, afin d’exercer un contrôle sur des gens ou des situations. À cet effet, je vous invite à lire ou à relire le texte « La soif du pouvoir » que je diffusais, dans ce blogue, en septembre 2019. Vous le trouverez dans la section « Archives ».

Malheureusement, les langues brunes, d’après mes observations, sont majoritairement des femmes. Nous n’avons qu’à suivre l’actualité récente pour nous en rendre compte.

Lors de mon premier emploi, en sortant de l’école, j’étais dans une unité administrative de vingt-cinq personnes, dont vingt femmes. Le jeune homme de 20 ans que j’étais, à ce moment-là, fut très impressionné par la méchanceté et la compétition des femmes entre elles. Je pense que je me suis retrouvé au royaume des langues brunes. Des commentaires désobligeants sur l’habillement des autres femmes (trop sexy, des bas qui ne sont pas de la bonne couleur, une robe trop serrée, une jupe trop courte, une tache sur une blouse, etc.) ou sur divers sujets propice au dénigrement.

Un jour, une des femmes a eu une promotion. Les propos malveillants ont immédiatement débuté, à l’effet que cette femme avait obtenu sa promotion en couchant avec le patron. De plus, le tapis du bureau avait récemment été remplacé, faisant en sorte que de la fibre de ce tapis neuf se détachait avec le mouvement des pieds, ce qui formait des « galettes » de fibres sous les espaces de travail. Une employée a ramassé une de ces « galettes » et l’a exhibée devant tout le monde, en disant que c’était une touffe de poils qui avait été trouvée sous le bureau de celle qui venait d’obtenir une promotion.

Dans un autre milieu de travail, une secrétaire ne se gênait pas pour affirmer qu’une employée avait obtenu « sa job » à l’horizontal. Je trouve ça très grave d’insinuer de telles choses, sans preuves.

J’ai une cousine qui demeurait, quand nous étions enfants, au 2e étage de la maison de mes grands-parents. Nous étions appelés à la voir souvent. Or, les parents de cette cousine, à la langue brune, croyaient aveuglément tout ce qu’elle faisait ou disait, démarrant des chicanes épouvantables et générant des punitions pour ma sœur et moi. Toutefois, un jour, mes parents commencèrent à mettre sa parole en doute, puisque nous n’agissions jamais avec méchanceté, avec d’autres enfants. Il semblait que c’était avec elle, seulement. Par exemple, elle me dit : « Pince-moi! ». Alors, je me suis exécuté et la langue brune a crié à sa mère en pleurant : « Réal m’a pincé ». Une autre fois, nous étions invités à passer le réveillon de Noël chez une de mes tantes. Ma cousine reçut une poupée aux cheveux bouclés. Ma sœur, assise à côté d’elle, s’est mise à caresser les cheveux de la poupée. La langue brune a commencé à pleurer et à crier à ses parents que ma sœur avait voulu briser sa poupée. Je vous laisse deviner comment ce réveillon s’est terminé.

Son père lui avait construit une petite maison, dans la cour arrière, à peine plus grande qu’un cabanon. Un dimanche, je suis arrivé là et me suis rendu à la petite maison pour voir s’il y avait quelqu’un. J’ai sondé la porte, mais elle était verrouillée. Je m’en suis donc retourné, mais la langue brune a dit à son père que j’avais essayé de défoncer la porte de la  petite maison, ce qui m’a valu, cette fois-là, une punition en règle. Franchement, on n’en pouvait plus d’entendre parler de cette petite maison, cette « crisse » de petite maison.

J’ignore ce qu’est devenue cette cousine qui avait trouvé la façon parfaite de manipuler ses parents, de démarrer des disputes et d’être le centre de l’attention de tout le monde. Je ne sais pas si elle a toujours la langue brune, mais je n’en serais pas étonné.

Lors d'un autre événement, en milieu de travail, un gestionnaire m’avait pris en grippe, tentant toujours de me trouver en défaut. Pour ce faire, il s’était associé à une collègue à la langue brune qui épiait mes moindres faits et gestes et allait les rapporter à son patron, de qui elle était très proche, déversant son fiel et le brun de sa langue. Tous les autres collègues l’appréciaient et la trouvaient drôle, sauf moi, car j’avais deviné son jeu. D’ailleurs, le patron tolérait des comportements de cette langue brune qui n’auraient pas été admis chez d’autres employés(es), mais il faut bien accorder des privilèges à ses complices.

Il faut croire que d’être consciencieux et de vouloir bien faire son travail peut déranger, susciter de la jalousie et un sentiment de vengeance. Les langues brunes sont des spécialistes dans l'art de détruire des individus et de les éloigner des autres, mais en agissant de la sorte, elles finiront par faire le vide autour d’elles-mêmes et se retrouveront seules : un juste retour des choses.

NIVELER PAR LE BAS   

Juin 2022

On dit quelques fois que les Québécois sont nés pour un petit pain. Je ne pense pas que ce soit vrai, mais je trouve que nous avons diminué substantiellement nos critères de qualité, depuis plusieurs années. On se contente de « C’est correct », plutôt que de « C’est excellent ».

Dans l’optique, supposément, de ne pas démotiver les jeunes et de les sauver d’un éventuel décrochage scolaire, on a aboli les échecs dans les écoles et la reprise d’une année (doubler une année) n’existe plus.

Est-ce un service à rendre à ces jeunes et à la société en général? Je ne pense pas, car ces jeunes seront confrontés à l’échec, un jour ou l’autre de leur vie, et ils ne sauront pas comment composer avec ça.

De plus, nous verrons arriver, dans les milieux de travail (et c’est déjà commencé), une bande d’incompétents, à qui on a fait croire, depuis l’enfance, qu’ils étaient bons en toutes matières. Je regrette, mais chaque individu possède ses points forts et ses points faibles. Alors, quelle est la façon de les découvrir et de les exploiter si l’échec n’existe plus? Je ne vois pas les raisons pour lesquelles ils déploieraient des efforts, sachant que tout le monde (bons et moins bons) seront traités de la même façon.

Dans ma jeunesse, à l’école, on disait que certaines personnes avaient passé « par charité ». Cette situation était, cependant, exceptionnelle, ne concernant que quelques individus, alors que, maintenant, cette pratique semble généralisée.

Dans nos hôpitaux, les soins sont corrects, pas excellents, ni même très bons. Je suis conscient des problèmes liés à la pénurie de main-d’œuvre, mais ce n’est certainement pas un motif pour embaucher le premier venu ou pour tolérer des incompétents. De plus, des personnes en poste ne sont, évidemment, pas à la bonne place et auraient eu intérêt à choisir un autre domaine et un autre plan de carrière.

Parfois, nous sommes assez mal servis dans les commerces, et nous nous en contentons. Le service est plutôt correct, mais pas excellent, ni même très bon. Les remontrances, à cet égard, de la part de la clientèle, seront bien mal reçues.

Cependant, au lieu de se contenter du peu que l’on a, n’hésitons pas à nous plaindre, en grand nombre, et refusons d’accepter la médiocrité, sans rien dire. C’est la seule façon d’améliorer les choses, même si c’est un long processus. Si nous ne le faisons pas pour nous, pensons aux générations qui nous suivent. La force du nombre peut avoir un certain poids.

Comme il n’y aura pas de nouveaux textes avant septembre, je vous souhaite un bel été!


PROFESSION : CHAROGNARD   

Mai 2022

Selon le dictionnaire Le Robert, un charognard est une personne qui exploite impitoyablement les malheurs des autres. Je trouve que cette définition s’applique tellement bien à certains journalistes.

La profession journalistique est essentielle dans une société démocratique comme la nôtre. Rapporter des faits, éduquer la population sur des sujets d’intérêt ou dévoiler au grand public des éléments qu’on tente de lui cacher et qu’il est en droit de savoir font partie du mandat des journalistes.

Par contre, quand des journalistes versent dans le sensationnalisme en diffusant des détails croustillants pour faire vendre des copies du journal ou pour obtenir l’exclusivité d’une nouvelle, j’éprouve un malaise. Il faut dire que, dans plusieurs cas, ils subissent des pressions de la part de leur employeur pour agir de la sorte. À ce titre, certains réseaux sont pires que d’autres.

Harceler des parents qui viennent juste de perdre un enfant par noyade ou lors d’un accident de la route; questionner le voisinage quand un événement tragique se produit; interroger des gens qui ont tout perdu dans un incendie ne sont que quelques exemples, mais qui ne sont aucunement dignes d’intérêt pour le grand public. Même si les gens sont voyeurs, en général, je considère, personnellement, comme inintéressant de voir des individus en grande douleur, plutôt que de les laisser vivre leurs épreuves en toute tranquillité.

Un jour, je regardais les nouvelles. Une explosion a eu lieu dans une usine de la région de Montréal, alors que deux femmes y ont perdu la vie. Ces deux femmes avaient l’habitude d’acheter leur journal et un café, tous les matins, dans un dépanneur, en face de l’usine. La journaliste se précipita au dépanneur et apprit la nouvelle à la préposée au comptoir. Elle posa la question suivante à la préposée : « Quel genre de dames elles étaient? ». Visiblement étonnée par la question, la préposée répondit ceci : « Elles étaient bin fines ». Mais, que répondre à une telle question? À partir de ce jour-là, ce réseau de télévision a été définitivement banni, chez moi.

Plusieurs individus ont songé à se lancer en politique, mais, à la perspective de voir leur vie passée au peigne fin, par des journalistes sans scrupules, qui n’hésiteront pas à l’étaler sur la place publique ou à dévoiler des erreurs de jeunesse, ils ont préféré laisser tomber.

Certains journalistes défendront la liberté d’expression et je trouve que c’est très important, mais je pense que ça n’apporte rien de positif que de salir des réputations sur de simples allégations, de dire n’importe quoi sur n’importe qui ou de donner des surnoms, souvent peu élogieux, à des gens.

Selon moi, la liberté d’expression a une limite qui s’appelle…  le respect.

                                                         

L’HYGIÈNE  

Avril 2022

J’ai longtemps cru que l’hygiène était une préoccupation commune à tout le monde, mais j’avoue que je me suis royalement trompé. En fait, il s’agit de fréquenter occasionnellement les toilettes publiques pour constater que 50% des hommes ne se lavent pas les mains, après être allés à la toilette, et ce, peu importe ce qu’ils y ont fait. J’ignore si le même phénomène existe du côté des femmes, malgré que j’aie une bonne idée, d’après les commentaires peu flatteurs, reçus de la part du personnel de l’entretien ménager de trois établissements différents à qui j’ai posé la question suivante  : « Toi qui a accès aux salles de toilette des hommes et des femmes, laquelle est la plus sale? » La réponse unanime des préposés à l’entretien a été la suivante : « Je te dirai juste une chose, les femmes sont des maudites cochonnes ». Cette affirmation a le mérite d’être claire.

N’empêche que de se laver les mains après notre passage à la toilette est une des premières choses que l’on apprend dès l’enfance.

Il y a quelques années, au retour du congé des fêtes, un gestionnaire faisait une tournée des bureaux pour adresser ses vœux à l’occasion du nouvel An, en nous serrant la main, bien sûr. Plus tard, je suis allé à la toilette et le gestionnaire en question arriva; sa tournée de l’étage, probablement terminée. En fait, il a quitté la salle de toilettes sans se laver les mains. Pas besoin de vous dire que les années subséquentes, je me suis arrangé pour m’absenter de mon poste de travail, au moment de sa tournée annuelle. J’ai eu, encore une fois, la preuve qu’éducation et instruction sont deux choses bien différentes. On peut bien posséder un doctorat, mais ne pas tenir compte des règles élémentaires d’hygiène.

Je me suis déplacé en transport en commun, pour me rendre au travail, pendant un dizaine d’années, et je puis vous confirmer que le manque d’hygiène y est flagrant. Des gens qui ont les cheveux en broussailles ou écrasés à l’endroit où ils ont posé la tête sur l’oreiller, d’autres qui ont encore des sécrétions aux coins des yeux, signifiant qu’ils ne se sont probablement pas lavés avant leur départ. En hiver, quand on entre à la chaleur, le nez nous coule souvent. Au lieu de s’essuyer ou de se moucher à l’aide d’un papier-mouchoir, certaines personnes utilisent leurs mains et les mettent, par la suite, directement sur les barres d’appui de l’autobus, lorsqu’il n’y a plus de places assises. Je ne vous cacherai pas que j’ai eu un haut-le-cœur quand j’ai vu cela. Il n’est pas étonnant que la grippe se propage tellement, en hiver.

De plus, des gens sentent la transpiration. C’est un peu normal, en été, quand on prend l’autobus à 17 h 30 et qu’il a fait très chaud toute la journée. Toutefois, je trouve ça moins acceptable à 7 h, quand les personnes viennent de quitter leur domicile et qu’en principe, ils se sont lavés le matin même.

Je souhaite sincèrement que la pandémie nous ait appris l’importance de l’hygiène des mains et que cette habitude de se désinfecter, avant d’entrer quelque part, se poursuive dans l’avenir.


LA MARIJUANA 

Mars 2022

Voilà maintenant plus de trois ans que le cannabis pour des fins récréatives est légal au Canada. Nous n’avons pas assisté à la catastrophe annoncée par certains, à l’effet qu’il y aurait une importante augmentation de la consommation, notamment chez les jeunes. À en croire certains alarmistes, la majorité de la population deviendrait des adeptes. Je suis quand même étonné de constater que le nombre de consommateurs soit si élevé, si on en juge par les files d’attente lors de l’ouverture des succursales de la Société québécoise du cannabis (SQDC). J’ignore si l’objectif de combattre le marché noir a été réellement atteint, mais nous avons assisté à l’émergence d’un nouveau monopole gouvernemental. Alors, au Québec, nous paierons probablement notre « pot » beaucoup plus cher qu’ailleurs.

Je ne suis pas un grand « fan » de Janette Bertrand, mais il faut admettre qu’elle a consacré sa vie à informer les gens sur différents sujets, dont plusieurs étaient tabous. L’an passé, ARTV présentait l’émission Quelle famille!, diffusée de 1969 à 1974 sur les ondes de Radio-Canada. L’un des épisodes était, d’ailleurs, consacré à la consommation de marijuana. Dans cet épisode, les parents partaient pour toute la fin de semaine et les adolescents en profitaient pour organiser un party. Les parents rentrèrent plus tôt que prévu, surprenant leurs enfants qui avaient fumé un joint. Une réunion de famille s’est tenue, par la suite, pour sermonner les enfants et leur rappeler les méfaits de la marijuana. Le plus étonnant est que les arguments, tant du côté des personnes favorables que des détracteurs, sont toujours les mêmes après 50 ans. En fait, l’épisode en question remontait à 1970.

Pour ma part, je n’ai jamais été tenté par les drogues, en général. À l’école secondaire, j’aurais su qui aller voir, si j’avais voulu m’en procurer. Un jour, j’ai vu la « pusher » de drogue, reconnue comme telle à l’école, étendue sur le sol, dans la section des casiers, les yeux révulsés, plein de vomi sur sa blouse, complètement gelée. Je ne voulais certainement pas ressembler à ça et je pense que cette image s’est imprégnée dans mon esprit et a contribué à me préserver  de ce fléau.

Des spécialistes en psychiatrie s’entendent pour dire que la consommation de cannabis chez des jeunes de moins de 16 ans, vulnérables et prédisposés, peut déclencher ou aggraver des problèmes de psychose ou de schizophrénie. Je crois que c’est ce qui est arrivé à un de mes camarades du primaire. Pratiquement toujours premier de classe, il était destiné à un brillant avenir. Toutefois, au début de l’adolescence, il est « tombé » dans l’enfer de la drogue. Il souffre maintenant de schizophrénie. Avec les médicaments, il est fonctionnel, mais sa vie aurait pu être tellement différente. J’ai été en mesure de suivre son parcours pendant toutes ces années et je reçois encore des nouvelles de lui, à l’occasion, car mes parents étaient amis avec les siens. On ne saura jamais réellement ce qu’il a ingurgité ou fumé pour le mettre dans cet état. Une chose est certaine : le cannabis ou d’autres drogues ne sont pas sans  danger.


L’HYPOCRISIE    

Février 2022

S’il y a un trait de personnalité avec lequel j’ai beaucoup de difficulté à composer, c’est bien l’hypocrisie. Les gens qui ne se présentent pas tel qu’ils sont en réalité, portent un masque et tentent de faire croire aux autres que leur vie est toujours rose et qu’ils n’ont jamais de problèmes, bénéficient de peu de respect de ma part. En fait, je ne connais absolument personne qui n’a pas ses problèmes.

Les réseaux sociaux constituent une tribune de prédilection pour ces êtres hypocrites, car ils ont tout le loisir de déformer la réalité. Par exemple, les jeunes, qui sont omniprésents sur ces réseaux sociaux, sont particulièrement vulnérables et sensibles à ce que les autres publient.

Cela les amène à envier la vie d’autrui, alors qu’il n’y a pas de raisons. Par exemple, une jeune fille qui publie des photos de sa magnifique chambre à coucher et de son voyage en République dominicaine, pendant la semaine de relâche : que la vie est belle!

Ce qu’on ne sait pas est que la jeune fille a deux chambres à coucher et que celle qu’elle occupe, chez son père, une semaine sur deux, est pas mal moins belle. Il s’agissait de son premier voyage en République dominicaine et, possiblement, de son dernier, car son père n’a pas les moyens de l’y emmener à nouveau. Quant à sa mère, alcoolique au dernier degré, elle collectionne les amants. Or, la jeune fille a failli être abusée sexuellement par quelques-uns de ces types. De plus, elle ne s’entend pas du tout avec la nouvelle conjointe de son père, avec qui c’est la guerre perpétuelle. Par ailleurs, ses photos en bikini, sur les plages de la République dominicaine, ont été retouchées, car elle est en léger surpoids depuis toujours.

On peut constater que la réalité est bien différente de ce que la personne veut présenter. Il n’y a donc pas lieu de s’en faire et de mépriser sa propre vie. Bien sûr, il s’agit d’une fiction, mais la plupart des hypocrites agissent de cette façon.

D’autres signes ne trompent pas pour détecter l’hypocrisie : une personne qui ne nous regarde pas dans les yeux en nous parlant, qui nous offre une poignée de main molasse et moite ou qui n’assume jamais ses actions, accusant toujours les autres de ses propres erreurs.

Il est tout à fait normal et humain de se comparer, mais il faut comparer des situations réelles et ne pas détester son existence trop rapidement. En définitive, elle n’est peut-être pas si différente de celle de la majorité des gens.


L’ÂGISME      

Janvier 2022

Tout d’abord, je tiens à vous souhaiter, une bonne et heureuse année 2022!

On sait que la pandémie a accentué la pénurie de personnel, et ce, dans tous les domaines, spécialement en tourisme, en restauration et en commerce au détail. Des métiers généralement peu payants, comportant des conditions de travail plutôt difficiles.

Le vieillissement de la population, les aides gouvernementales (comme la PCU) n’incitant aucunement le maintien au travail et les gens qui ont changé de domaine pour continuer de gagner leur vie, pendant et après la pandémie, ont largement contribué à accentuer cette pénurie de main-d’œuvre. La situation est aussi attribuable, en partie, aux employeurs dont certains ont manqué de vision. En fait, il est tout à fait possible de planifier une pénurie de personnel.

La solution passe par l’immigration et la rétention des travailleurs âgés. À propos de ces travailleurs expérimentés, je vous dirais que la chasse aux « vieux » était déjà commencée lors de mon entrée sur le marché du travail, à l’âge de 20 ans. Les employeurs les trouvaient moins efficaces, moins rapides, moins axés sur les nouvelles technologies et davantage résistants aux changements. De plus, leur salaire était plus élevé.

J’ai assisté, pendant toute ma carrière, à ce dénigrement des gens plus âgés, en me disant que je n’avais pas hâte d’être rendu là. J’ai même vu quelqu’un qui a sauté de joie, lorsqu’un collègue a annoncé sa retraite. Aussi, des gestionnaires ont songé à monnayer avantageusement le départ à la retraite de certaines personnes. Je trouve cette tactique de proposition financière, carrément inacceptable, car le départ à la retraite est un élément tellement personnel à chacun.

Comme je le mentionnais dans un de mes textes antérieurs, je crois que les jeunes pourront aisément nous remplacer, mais avec un bon encadrement, certainement pas en les laissant se précipiter seuls dans la fosse aux lions. Malheureusement, pour une majorité d’employeurs, le transfert de l’expertise est peu ou pas important. Pourtant, j’ai mis à profit tout ce que les gens plus expérimentés m’ont enseigné lors de mon premier emploi, façonnant ainsi l’individu que je suis devenu et l’employé que j’ai été, tout au long de ma carrière.

Le discours a, bien sûr, changé avec cette dramatique pénurie de personnel, mais, après avoir été méprisés pendant des décennies et avoir vu des ex-collègues l’être tout autant, les employés âgés ont-ils le goût de demeurer en poste plus que nécessaire? Poser la question, c’est y répondre.

Pour ma part, il n’était pas question de rester plus longtemps, car j’étais si fatigué, physiquement et psychologiquement. Si je n’avais pas subi cet AVC, j’aurais quitté mon emploi avant d’obtenir ma pleine retraite et, par conséquent, vécu avec une pénalité actuarielle permanente.

En terme de manque de respect des aînés, voici un autre exemple : pendant la première vague de la pandémie, alors que les gens âgés mouraient, en grand nombre, dans les CHSLD, j’ai entendu des jeunes dire : « Ce n’est pas grave, c’est juste des vieux qui meurent ». C’est certain qu’à cet âge, les jeunes se sentent invincibles et peuvent difficilement croire, qu’un jour, ils seront, eux aussi, vieux et malades, mais je confirme que c’est la réalité.

J’éprouve beaucoup d’empathie pour les gens qui doivent composer avec les effets de cette pénurie de main-d’œuvre, mais je dis souvent : « On récolte ce qu’on sème ». Cela ne s’applique pas à tout le monde, mais si le chapeau vous fait…



LES VACCINS     

Décembre 2021  

Les différents confinements dus à la pandémie de COVID-19 ont été bénéfiques, pour certains, mais ont eu leur lot d’effets pervers, pour d’autres, particulièrement pour les personnes vivant seules.

La pire chose a été, je pense, d’être privé de nos proches pendant si longtemps. Comme certains animaux, les humains sont des êtres grégaires. L’absence du volet social, de la possibilité d’interagir avec les autres et de les toucher, dans certains cas, a eu des conséquences néfastes sur plusieurs individus. Il est évident que le téléphone et Internet ne remplacent pas le contact humain.

Les scientifiques affirment que la maîtrise de cette pandémie mondiale passe par une pleine vaccination (2 doses). En effet, depuis que le vaccin est administré, nous assistons à une diminution drastique des hospitalisations et des décès chez les personnes vaccinées. Les personnes qui se retrouvent à l’hôpital, sous respirateur, ne sont, en grande partie, pas vaccinées.

Personnellement, je ne suis pas un anti-vaccin. J’ai trouvé cette longue période d’isolement tellement difficile pour le moral que j’aurais été prêt à presque tout pour retrouver un peu de liberté.

Même si je ne les approuve pas nécessairement, je respecte celles et ceux qui sont réticents face à ce nouveau vaccin, développé si rapidement, pour lequel nous avons peu de recul quant à ses effets à long terme. Bien sûr, les plus jeunes ne se sentent pas vraiment concernés, car ils sont moins malades et rarement hospitalisés. Cependant, personne n’est totalement à l’abri de la COVID-19.

Je suis très heureux que ce vaccin me permette, enfin, de revoir mes proches.

Cela ne signifie pas la fin de la pandémie et il sera important de poursuivre nos mesures de protection et de demeurer prudents, mais avec moins d’inquiétudes.

Si la situation sanitaire demeure favorable, au Québec, nous devrions passer un beau temps des fêtes avec famille et amis(es).

Si vous hésitez encore, allez vous faire vacciner. C’est un devoir de citoyen et une marque de respect envers les autres.

Je vous souhaite un très joyeux Noël!


LA PEUR  

Novembre 2021

La peur peut être un sentiment positif ou négatif. Bien entendu, ce sentiment existe, à la base, pour nous protéger du danger, mais il peut également nous amener à progresser. Nous verrons, ci-dessous, les différentes facettes de la peur :

La peur-plaisir

Il y a des gens qui aiment avoir peur : regarder un film d’horreur ou d’épouvante, monter dans un manège procurant des sensations fortes et sauter en parachute ne représentent que quelques exemples.

La peur paralysante

C’est ce que des personnes ressentent bien souvent. La sensation de ne pouvoir réagir lors d’un événement donné. Par exemple, on ne peut bouger face à quelqu’un en détresse ou on ne sait quoi dire, lorsque des gens traversent une épreuve.

La peur-motivation

Ceci permet à quelqu’un de se dépasser et de sortir de sa zone de confort. Il a peur, mais il réussira à la surmonter, afin de relever un nouveau défi qui l’amènera ailleurs. Ce type de peur se retrouve parfois chez des personnes qui changent de carrière ou d’emploi.

La peur-protection

Ce sentiment nous protège d’un danger présent ou anticipé, susceptible de menacer notre vie. Heureusement qu’il existe, car nous ferions preuve d’une trop grande témérité, risquant de perdre la vie. Il sert également à nous protéger émotivement de différentes épreuves, telles que le deuil, la maladie, etc.

La peur peut également prendre une forme davantage négative, plutôt maladive, qui freine la progression de certains individus et les empêche de profiter pleinement de la vie. Les phobies, par exemple, sont pratiquement incontrôlables. Pour plusieurs personnes, il s’agit d’un sentiment totalement irrationnel, d’un caprice ne devant pas être pris au sérieux, alors que, pourtant, le malaise est réel :

     peur de prendre l’avion;

     peur des araignées;

     peur des ascenseurs;

     peur du noir;

     peur du cancer;

     peur de subir un autre AVC;

     peur des vaccins;

     etc.

Je vous raconte un très bon exemple de peur maladive : au début de la première vague de la pandémie, en mars 2020, je me trouvais dans un commerce. Ce matin-là, j’avais oublié de mettre ma montre. Comme le transport adapté vient nous chercher à une heure fixe et pour m’assurer que je ne serais pas en retard, j’ai donc demandé l’heure à une dame qui était presque à l’autre bout de l’allée. Après m’avoir jeté un coup d’œil rempli d’épouvante, elle s’est carrément sauvée à pas de course, sans me répondre, bien évidemment. Comme si la COVID-19 avait pu lui sauter dessus, en me donnant l’heure, surtout à cette distance importante.

Même si je ne comprends pas toujours, je respecte les autres sans les juger. Personnellement, je tente de maîtriser mes peurs, mais il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide, si on ne peut y arriver seul.


LA CONFIANCE   

Octobre 2021

Mes proches savent que c’est très long avant de gagner ma confiance, car j’éprouve une sorte de méfiance envers les gens que je ne connais pas, contrairement à d’autres qui n’hésitent pas à déballer toute leur vie privée à de purs inconnus, dès la première rencontre. Ce n’est pas ma tasse de thé, même si je laisse la chance au coureur.

Cependant, une personne qui trahit ma confiance ne bénéficiera pas d’une seconde chance. Ce sera fini pour la vie et même, pour l’éternité. Certains trouveront que je suis rancunier, ce qui est vrai; je ne m’en cache pas. En fait, il y a des traits de personnalité qu’on peut difficilement changer à partir d’un certain âge.

Le lien de confiance que j’avais envers certaines professions de notre société a été profondément ébranlé, pour ne pas dire, complètement détruit. C’est le cas des gens qui œuvrent dans le domaine de la santé. On m’a tellement raconté d’histoires d’horreur qui m’ont bouleversé et ne se sont jamais concrétisées que j’ai totalement perdu confiance. Quand on ne sait pas, on est bien mieux de se taire. Je préfère me fier à mon propre jugement, quand cela est possible, étant donné que personne d’autre ne connaît mieux mon corps que moi-même. D’ailleurs, les médecins me détestent, en général, car j’ose mettre leur parole en doute et que je pose beaucoup de questions. Bien sûr, je ne mets pas tout le monde dans le même sac, car je sais que, pour certaines personnes, c’est une vocation de travailler en santé et d’aider autrui.

Les politiciens ne méritent pas davantage ma confiance et ma sympathie, car la plupart sont des menteurs et ont un agenda caché. Souvent, plusieurs années s’avèrent nécessaires pour le découvrir, ce qui mène quelques fois à un changement de gouvernement. Disons qu’à mon âge, j’ai perdu mes illusions : je ne crois plus au Père Noël, ni à la venue d’un hypothétique messie qui viendrait changer avantageusement le cours de notre vie. Vous me trouverez sans doute un peu sarcastique, mais j’en ai assez de me faire mentir en plein visage. Je trouve inquiétant de voir des gens mettre des politiciens sur un piédestal, les vénérer presque. La nouveauté est toujours attrayante, mais, à l’âge que j’ai, je ne suis nullement naïf : l’usure du pouvoir, l’arrogance et les scandales financiers ou autres finissent par faire leur œuvre. Quand on a toujours les mains près du plat de bonbons, il est tentant de piger dedans, un jour ou l’autre. Je ne suis pas du genre à croire que « tout ce que les politiciens pètent, ça sent bon ». C’est regrettable que le pouvoir et l'argent  mènent le monde. Cependant, je serai là pour soutenir les personnes, quand elles auront déchanté, une fois de plus.

Je vous raconte aussi ce que j’ai pu observer, dans plusieurs milieux de travail, tout au long de ma carrière, quand un nouvel employé, particulièrement, un gestionnaire, arrivait en poste. Des tas de gens s’emballaient, dès le premier jour, et venaient me voir pour savoir ce que j’en pensais. Ma réponse, toujours la même, était que je ne connaissais pas suffisamment la personne et que je préférais attendre quelques mois, avant de me prononcer. Évidemment, après quelques mois, la personne avait dévoilé ses intentions réelles et les gens qui était venus me voir le premier jour avaient tous déchanté et traitaient la nouvelle personne de « grosse crisse ». Ce que je n’ai pas dit, est que mon opinion était déjà faite depuis le premier jour.

J’ai déjà mentionné, dans un texte antérieur, que je pouvais facilement déceler les individus présentant un potentiel de dangerosité et mon instinct m’a rarement trompé. Par conséquent, je ne suis presque jamais surpris ou déçu.

La morale de cette histoire est qu’il faut toujours exercer une certaine vigilance et ne pas accorder notre confiance trop rapidement.



À BIENTÔT   
Août 2020

Chères lectrices,
Chers lecteurs,

Habituellement, il n’y a pas de textes en juillet et en août, mais je tenais à m’adresser, une dernière fois, à vous, avant la fermeture de mon blogue, le mois prochain.

Je vous remercie de m’avoir lu et encouragé pendant les quatre années au cours desquelles j’ai créé et entretenu ce blogue. Bien sûr, j’ai un pincement au cœur de le fermer, car il aura nécessité beaucoup de temps et d’énergie. Il faut cependant être raisonnable et réaliste et savoir prendre les décisions qui s’imposent, au moment opportun.

Ceci ne signifie pas la fin de l’aide que je peux vous apporter, car de nouveaux projets, à cet effet, devraient se concrétiser d’ici la fin de 2020; je vous tiendrai au courant. Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre.

Un mot à propos de la Covid-19. Il est certain que nous vivons une période particulièrement difficile, une catastrophe sanitaire et économique, mais qui demeure une occasion de nous recentrer et de retourner à l’essentiel. Les gens qui ont subi un AVC font généralement preuve d’un grand degré de résilience, ce qui devrait se maintenir dans le cadre de la Covid-19.

Ayant perdu nos repères, nous savons que nos habitudes ne seront plus jamais les mêmes. Notamment, nos façons d’aborder les autres et d’interagir avec eux seront à jamais transformées.

Il n’y a rien qui arrive pour rien. Nous savons que notre planète est en souffrance et, comme je le mentionnais dans mon texte de juin dernier, l’être humain ne peut se vanter de maîtriser la nature. L’apparition de cette pandémie mondiale est, je pense, un signe qui nous obligera à réfléchir, comme société, à notre avenir et au soin que nous devrons prendre de l’environnement. En fait, nous avons pollué beaucoup moins pendant le confinement, car les usines et les transports (en voiture et en avion, notamment) étaient paralysés, partout dans le monde. Ceci est un message beaucoup plus concret et percutant que ce que les « Greta Thunberg » de ce monde pourraient véhiculer. Je suis convaincu que nous sortirons grandis de cette mauvaise expérience. Cependant, j’ai une pensée pour les familles qui vivent le deuil d’un être cher décédé du virus et pour certaines personnes âgées qui souffrent dans les CHSLD.


Là-dessus, je vous dis : « À bientôt! » 




LA FORCE DE LA NATURE      
Juin 2020

De tous temps, les êtres humains ont cru qu’ils pouvaient dominer la nature. Il n’y a pourtant rien de plus faux.

Notre planète est actuellement en souffrance par la pollution générée, sans discernement, par l’activité humaine, même si certaines personnes n’y croient pas. Une terre qui se sent bafouée réagit, avec force et, parfois même, avec violence, par des cataclysmes naturels comme des ouragans, des raz-de-marée, des pluies diluviennes, des inondations ou l’augmentation du niveau des océans, causée par la fonte des glaciers. Il y a, depuis quelques années, une prise de conscience mondiale, mais est-il trop tard pour renverser la vapeur?

L’œuvre humaine va souvent à l’encontre de la nature, ce qui fait que celle-ci tente toujours de reprendre sa place et qu’elle réussit souvent. Pensons aux remplissages, aux barrages, aux détournements de rivières qui se traduisent, la plupart du temps, par une catastrophe écologique. Bien sûr, nous pensons davantage à recycler, à réduire nos déchets et à inciter les pays, en déterminant des objectifs, à prendre un virage vert de manière à laisser, aux générations futures, un environnement plus sain. Même s’il n’est jamais trop tard pour bien faire, pardonnez-moi mon manque d’optimisme, car je pense qu’on ne règlera pas plusieurs dizaines d’années de pollution et de mauvaises habitudes environnementales en une génération.

Il ne faut pas s’étonner que le boulevard Champlain soit inondé, chaque printemps ou lors des grandes marées, sachant qu’il s’agit de remplissage et que le fleuve ne veut que reprendre sa place initiale. Il faut également réfléchir aux raisons qui font en sorte qu’il y a régulièrement des infiltrations d’eau dans le tunnel Louis-Hyppolite-Lafontaine, à Montréal, qu’il y a eu des glissements de terrain majeurs, par le passé, ou que des barrages n’ont pas suffi à la tâche.

Il y a, à Québec, un édifice qui se nomme « La falaise apprivoisée ». Je vous laisse le soin de vous faire votre propre opinion sur le sujet.

On voit que les êtres humains demeurent bien vulnérables, lorsque les éléments se déchaînent. Malgré les progrès de la science, jamais la nature ne sera maîtrisée; elle aura toujours le dernier mot.


Comme à l’habitude, il n’y aura pas de textes en juillet et en août. Je vous souhaite donc un bel été, chaud et ensoleillé. 



LA RÉSILIENCE     
Mai 2020

Selon Wikipédia, la résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique pour ne plus, ou ne pas, avoir à vivre dans la dépression et se reconstruire.

Ce n’est pas un trait de caractère que tout le monde possède, car je connais des personnes subissant des épreuves, totalement incapables de les surmonter. Elles sombrent alors dans une profonde dépression pouvant durer des années et les mener parfois jusqu’au suicide.

Les épreuves peuvent être de tous ordres : physiques, émotionnels ou matériels. Pour ma part, comme vous le savez, j’ai été durement touché, au cours des dernières années, au plan de ma santé. Je ne vous dirais pas que c’est nécessairement facile, car il y a tout un processus à affronter avant de songer à la reconstruction. D’ailleurs, je vous mentirais si je vous disais que je n’ai jamais de doutes, ni de périodes sombres, mais elles ne durent jamais longtemps.

Ayant été confronté à plusieurs épreuves au cours de ma vie, j’ai toujours pu retomber, assez rapidement, sur mes pattes. Si je vis actuellement l’une des pires épreuves auxquelles on peut penser, j’ai réussi, après un certain temps, à accepter un bon nombre de choses et à poursuivre ma vie avec les capacités qui me restent. J’en déduis que la résilience fait alors partie de ma personnalité.

J’ai des amis, vivant à Saint-Martin, dans les Antilles françaises, qui ont été lourdement affectés par l’ouragan Irma qui a ravagé, en septembre 2017, près de 95% de l’île. Ils auraient pu choisir la solution facile de rentrer en France, mais ils ont décidé, malgré que ce ne soit pas la première fois qu’un tel événement leur arrive, d’y demeurer et de participer à la reconstruction. Ils sont probablement passés par toute une gamme d’émotions, mais cela reste un grand exemple de résilience.


Nous rencontrons, à l’occasion, des gens qui ont vécu un grand nombre d’épreuves catastrophiques, dépassant ce qu’une personne humaine normale peut supporter. Pourtant, elles sont toujours là et contentes de vivre, malgré tout. Elles sont admirables à tous points de vue et je crois que nous devrions nous en inspirer, car elles illustrent tellement bien ce qu’est la résilience.



ÉCOLES PUBLIQUES CONTRE ÉCOLES PRIVÉES  
Avril 2020

Ma sœur et moi avons fréquenté l’école publique, car nos parents n’avaient pas les ressources financières pour faire autrement. En fait, nous n’étions pas pauvres, mais nous sommes issus d’un milieu assez modeste.

Je n’ai pas eu d’enfants, mais si ça avait été le cas, considérant mes finances, la volonté des jeunes et la vision de leur mère, j’aurais été plutôt en faveur de l’école privée.

Pas que je considère que les enseignants du privé sont plus compétents que ceux du secteur public ou qu’il y a moins de drogue dans une école privée, mais les élèves bénéficient d’un meilleur encadrement.

Certains de mes amis ont décidé d’envoyer leurs enfants dans une école privée. En discutant avec ces jeunes, on peut rapidement se rendre compte qu’ils ont acquis une discipline hors du commun, qu’ils sont davantage renseignés sur divers sujets, qu’ils sont articulés et qu’ils peuvent défendre facilement leur point de vue, en plus d’être parfaitement bilingues, ce qui leur permettra de voyager aisément et de s’ouvrir sur le monde.

Des classes moins surchargées permettent aux enseignants de consacrer davantage de temps à chacun de leurs élèves et d’approfondir certains volets de la matière. D’autre part, il y a moins d’élèves en difficultés ou d’éléments susceptibles de retarder le reste de la classe, car les bonnes notes, en plus du volet financier, demeurent des critères d’admission. Je suis conscient que nous contribuons ainsi au maintien de catégories sociales, d’une espèce d’élite, de privilégiés qui ont accès à un enseignement de meilleure qualité, mais qui n’est toutefois pas la garantie absolue d’une vie réussie.

La soif d’apprendre du jeune fera cependant toute la différence et lui permettra de s’épanouir dans n’importe quel environnement scolaire.

Mon école secondaire avait une très mauvaise réputation en matière de violence, étant considérée comme la pire de la commission scolaire, même de la région de Québec. Les batailles, les manifestations étudiantes, le trafic de drogue, le vandalisme et les incendies volontaires étaient des événements courants.

Chaque année, des religieux procédaient à une opération de recrutement dans toutes les écoles primaires, à proximité, afin de vérifier, parmi les élèves de la dernière année, lesquels étaient susceptibles, après un arrangement financier avantageux avec les parents, de débuter le niveau secondaire dans leur école privée et de déceler d’éventuelles vocations religieuses. Comme j’étais sérieux et que j’avais de bonnes notes, je faisais partie des élus. La proposition fut, par la suite, adressée à mes parents qui me demandèrent si j’étais intéressé. Étant donné que je n’étais pas très confortable avec l’idée d’être pensionnaire durant la semaine et de perdre de vue mes amis du primaire, j’ai donc refusé la proposition.

Maintenant que l’on connait toutes les horreurs qui se sont produites, à cette époque, dans cette école PRIVÉE et la façon dont les communautés religieuses les ont cachées, je considère l’avoir échappé belle. Heureusement, les religieux ne sont plus dans les écoles. La laïcité ne met toutefois pas les enfants totalement à l’abri de la pédophilie, mais il y a un certain nombre de pédophiles qui est neutralisé. J’ai déjà décrit, dans ce blogue, ma capacité intuitive de détecter les personnes présentant un potentiel de dangerosité. Ce mécanisme peut être conscient ou inconscient. C’était probablement inconscient à l’âge que j’avais à ce moment-là, mais cela m’a, néanmoins, permis de me sauver de cette situation.


Même si j’ai fréquenté l’école publique, je m’en suis, malgré tout, bien tiré, car j’ose croire que j’ai eu une vie réussie ainsi qu’une carrière intéressante et enrichissante. Le cheminement scolaire a peu d’importance; la responsabilité de la réussite revient avant tout à l’élève qui aura toutefois besoin d’être bien encadré par une ou des personnes significatives (parents, professeurs, intervenants sociaux, etc.) en qui il pourra avoir confiance.




POURQUOI REMETTRE À PLUS TARD?     
Mars 2020

J’entends souvent des gens dire : « Je ferai ceci ou cela à ma retraite ». Je l’ai dit moi-même, à plusieurs reprises, quand je travaillais.

Cependant, je pense qu’il ne faut pas attendre pour réaliser nos rêves, car on ne sait jamais à quel moment la santé nous abandonnera ou que la mort surviendra. J’en suis la preuve vivante. Je préparais ma retraite depuis une dizaine d’années et j’avais échafaudé une foule de projets, de façon à ne pas m’ennuyer. Malheureusement, j’ai subi un AVC avant ma retraite, faisant en sorte qu’une majorité de mes projets est définitivement tombée à l’eau.

C’est certain qu’au moment de la retraite, nous pouvons davantage gérer notre temps, n’ayant pas à subir les contraintes relatives au travail. En fait, le travail prend une place importante dans la vie. Pour beaucoup de personnes, il occupe, malheureusement, le premier ou le deuxième rang. L’AVC, comme d’autres maladies, nous oblige à revoir nos priorités, mais il est, quelques fois, trop tard pour rectifier le tir. Je me dis que si j’avais, toute ma vie, adopté les priorités que j’ai à présent et que je m’étais préoccupé uniquement des choses fondamentales, j’aurais peut-être réussi à préserver ma santé.

Quand c’est possible, il est mieux de concrétiser nos projets sur une plus courte période que de ne rien faire du tout ou de les remettre à plus tard. Il faut tenter de vivre le moment présent et se comporter comme si, aujourd’hui, était notre dernier jour. Chaque matin, en nous éveillant, nous devons être reconnaissants de pouvoir profiter pleinement de la journée qui débute et nous émerveiller, capacité que nous avons, malheureusement, perdue.



Nous pensons tous que nous avons amplement de temps devant nous, surtout quand on est jeunes et en santé, mais la vie est tellement courte.



L’INFLUENCE DE LA PUBLICITÉ   
Février 2020

Je me suis rapidement rendu compte que ce qui était annoncé à la télévision ne fonctionnait généralement pas. Je me demande encore ce qui fait qu’une personne intelligente peut être autant influencée par la publicité, étant toujours tentée de commander tous les « cossins » qui sont annoncés. De plus, quand on est déçu, une première fois, il me semble qu’on n’a pas envie de récidiver. Je pense que les gens fortement influencé par la publicité sont autant dépendants que les drogués, les alcooliques ou les joueurs. On parle alors de compulsions.

On nous promet toutes sortes de choses faisant appel à la crédulité de certains et au désespoir de d’autres : une perte de poids spectaculaire; une peau sans rides; des abdominaux sculptés (6 packs); une épilation sans douleurs; la préparation de repas, sans vaisselle à laver et des douleurs arthritiques éliminées. L’effet de tout ça est pratiquement immédiat.

Si j’avais découvert un produit procurant l’éternelle jeunesse, je serais probablement à l’abri du besoin jusqu’à la fin de mes jours. Toutefois, il y a des personnes aussi à l’abri du besoin, mais en exploitant impunément la naïveté et le désespoir de certaines personnes.

Heureusement, la publicité destinée aux enfants n’est plus permise. Quand j’étais enfant, à l’approche de Noël, des publicités étaient diffusées pendant les émissions jeunesse, vantant les mérites des derniers jouets sur le marché. J’ai donc demandé un « Slinky » pour Noël. Dès que je l’ai eu, je me suis précipité vers l’escalier du sous-sol, tentant de reproduire la descente du « Slinky » que j’avais vue à la télévision. Soit le « Slinky » demeurait sur la même marche ou qu’il tombait carrément en bas de l’escalier. Ce que l’on ne sait pas, c’est que la distance entre les marches devait être idéale et le nombre de prises nécessaires, pour en arriver au résultat voulu, était probablement important. Un Noël d’une autre année, ma sœur reçût une poupée « Crissy » dont les cheveux devaient s’allonger. Le mécanisme qui devait raccourcir ou rallonger les cheveux, se trouvant sur le ventre de la poupée, se bloquât, après un brève période, ce qui fait que « Crissy » demeurât définitivement avec les cheveux courts.

Ces exemples démontrent qu’il est normal que les enfants soient influençables. Par contre, les adultes devraient exercer leur jugement et se questionner sur l’origine de leur dépendance à l’égard de la publicité. On sait très bien que rien n’est facile dans la vie et que, la plupart du temps, la patience est de mise. 


L’ART DU TATOUAGE    
Janvier 2020

J’ai toujours été fasciné par les tatouages, car les personnes qui les arboraient étaient, pour la plupart, des rebelles et des anticonformistes. En fait, à une époque, il n’y avait que les marins, les prisonniers et les prostituées qui en possédaient.

Aujourd’hui, on trouve un important engouement des jeunes à l’égard de cette façon de s’exprimer. Il faut mentionner que, maintenant, les tatouages sont de véritables œuvres d’art, prennent de plus en plus de place sur la peau et sont également plus apparents (cou, mains, etc.). On est bien loin des ancres de bateau, des têtes de mort ou des Mickey Mouse. Un jour, j’ai vu, à la douche du gym, un gars dont le corps était tatoué en entier, sauf la tête. Je ne suis pas du genre à regarder les autres prendre leur douche, mais, cette fois-là,  je n’ai pu m’en empêcher, tellement j’étais impressionné, car je n’avais jamais vu une telle chose, auparavant. D’ailleurs, on aurait pratiquement cru qu’il était vêtu au complet. Je me suis mis à penser à la souffrance, car il y a des parties du corps plus sensibles que d’autres. À ce point, je pense, toutefois, que cela relève de la maladie mentale.

Les raisons évoquées par les gens qui décident de se faire faire des tatouages sont que ceux-ci représentent quelque chose d’important, une épreuve, une joie ou une étape de la vie et que c’est une façon de personnaliser son corps. Je ne suis cependant pas d’accord avec cette dernière affirmation, car notre corps est unique et personne d’autre n’en possède un exactement pareil.

C’est quand même risqué, lorsque l’on connaît la durabilité très éphémère des relations amoureuses, de se faire tatouer le prénom de sa blonde. Les êtres humains sont en constante évolution. Nous pensons souvent la même chose qu’à 20 ans sur certains sujets, mais ce n’est plus le cas de d’autres sujets, car l’expérience et les différentes épreuves que nous avons traversées ont fait que notre pensée a évolué. On voit, à l’occasion, des gens qui « endurent » certains de leurs tatouages, car ils vont totalement à l’encontre de leur pensée actuelle.

Je trouve que les tatouages sont relativement beaux chez une jeune personne, mais, sur une personne âgée, je suis loin de les trouver sensationnels, surtout quand ils prennent beaucoup de place sur la peau. Ces jeunes vieilliront, c’est inéluctable. C’est d’ailleurs une des seules justices en ce bas-monde.

On ne se le cachera pas, une vieille peau, ce n’est pas tellement intéressant, mais une vieille peau tatouée, il me semble que c’est encore pire.

Que penseront ces personnes quand elles seront septuagénaires, octogénaires ou nonagénaires que leur peau sera flétrie, pendante et que leurs tatouages seront déformés?


En raison du caractère permanent, il est essentiel, avant de se faire tatouer, de bien y réfléchir. Je vous souhaite une bonne et heureuse année 2020, enrichissante à tous points de vue.  


UN ESPRIT DE COMPÉTITION 
Décembre 2019

À notre époque, la compétition est féroce, notamment en milieu de travail. Les gens, généralement dévorés par l’ambition, sont prêts aux pires bassesses pour se faire une place au soleil.

La compétition a aussi ses bons côtés, car elle permet aux individus de donner le meilleur d’eux-mêmes. Par contre, il y a des situations où la compétition n’a pas sa place ou bien est carrément inutile, car elle ne fait qu’augmenter le niveau de stress et affecter négativement l’estime de soi. Tous les sujets semblent malheureusement prétextes à la compétition.

Nous n’avons qu’à regarder la télévision, tous les réseaux confondus, qui, en passant, sont en perpétuelle compétition, pour nous rendre compte que la recette est gagnante et que la compétition plaît au grand public. Qui perdra le plus de poids? Qui possède la plus belle maison? Qui cuisine le mieux? Qui est le plus habilité à former un couple? Qui a la plus belle voix? Voici quelques exemples d’émissions, par réseau de télévision :

Émission
Réseau
Description
Qui perd, gagne
TVA
Parmi ces candidats, obèses morbides, lequel perdra le plus de poids? Une diète draconienne et un entraînement quotidien sont nécessaires pour obtenir des résultats.
Les chefs
Radio-Canada
Parmi ces candidats, travaillant dans le domaine de la restauration, lequel deviendra un chef de restaurant?
Je suis chef
V
Parmi ces candidats, lesquels sont de réels chefs de restaurant et lesquels sont des imposteurs?
Un souper presque parfait
V
Parmi ces candidats, lequel cuisine le mieux et s’avère être le meilleur hôte?
Ma maison bien-aimée
TVA
Parmi ces candidats, lequel possède la plus belle maison et la plus fonctionnelle?
Occupation double
V
Parmi ces candidats, lesquels sont susceptibles de trouver l’amour et de former un couple?
L’amour est dans le pré
V
Parmi ces candidats, cultivateurs, lequel est susceptible de trouver l’amour, de former un couple et d’amener sa nouvelle flamme à vivre en campagne, sur une ferme?
La Voix
TVA
Parmi ces candidats, lequel sera couronné comme étant la voix du Québec?
Révolution
TVA
Parmi ces candidats, lesquels seront couronnés comme étant les meilleurs danseurs?

Comme je le mentionnais précédemment, il y a certains sujets qui ne devraient pas être l’objet de compétition, comme la perte de poids, par exemple. Cette préoccupation, très personnelle, faisant partie d’un long cheminement, prend sa source souvent durant l’enfance. Ceci n’est pas une course, car une perte de poids rapide est loin d’être une garantie d’un maintien du poids à long terme, par la suite. Cela s’avère malsain et peut même être dangereux pour la santé. L’émission américaine « Qui perd gagne » dont le titre original, « The Biggest Loser », a de quoi faire sourciller.

Dans bien des cas, le pire de nos compétiteurs semble être nous-mêmes. En fait, nous sommes très sévères envers nous-mêmes et nous nous pardonnons difficilement. Je vous raconte quelques situations, auxquelles j’ai été confronté, visant à illustrer mes propos :

En 2000, j’ai suivi le programme alimentaire Minçavi. Lors de la pesée hebdomadaire, des femmes m’ont confié, avec beaucoup d’hésitations, n’avoir rien mangé de la journée et avoir consommé des laxatifs en grande quantité. Dès la fin de la conférence de motivation, ces femmes se précipitaient, en groupe, au restaurant et dévoraient des aliments qui n’étaient pas recommandés. Il faut croire que cette situation touche plus d’une personne.

Une autre fois, pendant que j’étais dans la file d’attente, j’ai vu une dame monter sur le pèse-personne (la balance). Après avoir constaté qu’elle avait repris du poids, malgré qu’elle ait scrupuleusement suivi le programme, elle a carrément fondu en larmes et demeurait inconsolable. Pourtant, on sait que, chez la femme, les hormones peuvent avoir très souvent une incidence sur le poids. C’est le meilleur exemple que le jugement envers soi-même peut être extrêmement sévère.

Il y a une quinzaine d’années, à la salle de gym où je m’entraînais, il existait un programme, d’une durée de trois mois, visant une transformation physique par l’entraînement et une alimentation saine. À la fin de cette période de trois mois, il y avait affichage des résultats, avec des photos avant-après; la perte de poids était aussi inscrite. Parmi toutes ces personnes provenant des différents centres d’entraînement du Québec, la plupart avait obtenu des résultats intéressants. Toutefois, le résultat était totalement spectaculaire pour l’une d’entre d’elles, ce qui attirât mon attention. En fait, le gars était, auparavant, bedonnant, alors qu’il était mince et très musclé, après le programme. Ce que j’ai appris, par un des employés de la salle de gym, c’est que le gars en question s’était entraîné, de manière inconsidérée. De plus, selon cet employé, ce gars était musculairement déséquilibré, car il avait insisté davantage sur le haut du corps, négligeant ses jambes. Je serais, cependant, curieux de savoir s’il a réussi à maintenir cette apparence physique, après toutes ces années, mais j’en doute. La peur de ne pas réussir le défi est ici très évidente. En fait, un éventuel échec était totalement impensable.

La compétition comporte ses bons et ses mauvais côtés, mais, dans un cas comme dans l’autre, il faut éviter de tomber dans l’exagération, se dire que l’on est humain, donc faillible, et savoir se pardonner.


Je profite de l’occasion pour vous souhaiter une belle fête de Noël, en compagnie de ceux et celles qui vous sont chers.

L’INTIMIDATION, LA SUITE  
Novembre 2019

Ce sujet a fait l’objet, en octobre 2016, de mon deuxième texte dans ce blogue. D’ailleurs, je vous invite à le lire ou le relire. Vous le trouverez dans la section  Archives. Considérant l’importance des conséquences et mon impression de n’avoir pas tout écrit, je me permets d’y revenir.

Bien sûr, je ne cautionne pas les gestes de ceux qui ont commis l’irréparable, mais, dans bien des cas, on apprend, lors des procès, que ces meurtriers ont été longtemps victimes d’intimidation dans leur jeunesse. Sans minimiser l’ampleur et les conséquences des malheureuses actions posées, cela permet de comprendre et de constater les bouleversements que l’intimidation peut engendrer chez certains individus. Il est certain que ce ne sont pas tous les individus qui deviennent des assassins, mais les répercussions, à long terme, n’en sont pas moins sérieuses.

Je ne suis pas quelqu’un de violent, mais un événement, survenu vers l’âge de 13 ans, m’a fait peur et m’a obligé à réfléchir. Je ne l’ai jamais raconté à personne auparavant et ce fut douloureux pour moi de me souvenir. À ma première année du secondaire, dans la cour d’école, un midi du printemps, je me suis fait, encore une fois, écoeuré par un autre jeune, stratagème qui durait depuis le début de l’année scolaire. Complètement à bout, je l’ai poussé par terre et je me suis mis à le frapper, de toutes mes forces, au visage. Heureusement qu’un professeur nous a séparés, car le pire aurait pu se produire. En fait, j’avais complètement perdu le contrôle et ne pouvais m’arrêter, même s’il était en sang. Pas besoin de vous dire que je me suis fait peur à moi-même et que je ne me suis jamais battu, par la suite.

Toutefois, ce jeune homme s’est vengé, quelques jours plus tard. Dans les toilettes, il est arrivé, avec ses amis, et ils m’ont tabassé. Je me suis défendu, mais le combat était perdu d’avance, car je ne pouvais pas faire grand-chose, seul contre cinq gars. Je me suis alors protégé, du mieux possible, des coups qui m’étaient portés. L’avantage, dans toute cette aventure, est que l’intimidation a cessé, du moins, de la part de cet individu. Au fur et à mesure, on se fait une carapace, mais ces actes répétés d’intimidation finissent par nous rejoindre, malgré tout.

À cette époque, les réseaux sociaux n’existaient pas, ce qui fait que j’avais la paix une fois la journée d’école terminée (le soir et les fins de semaine). Aujourd’hui, avec l’avènement de ces réseaux sociaux, l’intimidation se poursuit au-delà du milieu scolaire, s’étendant malheureusement 24 heures par jour et 7 jours par semaine. Pour cette raison, cela est encore plus difficile à vivre qu’à mon époque, ce qui explique, en partie, l’augmentation des cas de suicide chez les jeunes.

J’ai conservé des séquelles de cette période que j’ai réussi à identifier et que je m’efforce de maîtriser, depuis des années. Mon long cheminement en yoga et en méditation m’a permis de comprendre tout cela et de m’en libérer.

Si les intimidateurs avaient la moindre idée des lourdes conséquences que leurs actions peuvent engendrer sur certaines personnes, quelquefois, pour le reste de leur vie, la situation serait peut-être différente, de là l’importance de faire de la sensibilisation.

Il ne faut pas hésiter à aller chercher de l’aide, au besoin. Je salue le travail de la Fondation Jasmin-Roy_Sophie-Desmarais dont la mission est de lutter contre l’intimidation.

Je vous invite, d’ailleurs, à consulter le site Internet de la Fondation : https://fondationjasminroy.com/


LA MALTRAITANCE DES AÎNÉS  
Octobre 2019

Le gouvernement du Québec a mené plusieurs campagnes de sensibilisation visant à combattre la maltraitance des aînés et je trouve que cela est justifié, car la situation est réelle. De plus, avec le vieillissement de la population, les aînés seront de plus en plus nombreux, au cours des prochaines années.

Lors de mon séjour en maison de convalescence, en 2017, j’ai eu un avant-goût de la maltraitance. D’ailleurs, une majorité de maison de convalescence du Québec est affiliée à une résidence pour aînés autonomes et semi-autonomes.

La maltraitance peut prendre différentes formes (maltraitance physique, maltraitance psychologique, maltraitance financière, indifférence, irrespect, etc.). Il n’est donc pas nécessaire d’être violenté physiquement pour parler de maltraitance. Une pénurie de main-d’œuvre ne devrait pas justifier l’embauche de personnes nullement intéressées à agir à titre de préposées aux bénéficiaires ou qui ne comprennent pas le français.

À mon âge, j’ai encore l’énergie de dénoncer les situations inacceptables, mais j’ai vu des personnes très âgées, n’ayant plus la force de se défendre, se contenter du peu qu’elles avaient. Une dame âgée m’a confié qu’elle était mieux de recevoir des soins déficients que pas de soins du tout. Cette dame et les autres personnes âgées, probablement par peur, ont ainsi accepté l’inacceptable. Je m’inquiète pour ma mère, maintenant octogénaire, en espérant qu’elle n’aura pas à vivre dans un tel climat de tension.

Je suis peu optimiste quand j’entrevois mon avenir, car n’ayant pas eu d’enfants, qui prendra ma défense, lorsque je n’aurai plus la capacité de le faire moi-même?

Considérant mon état de santé actuel, je me retrouverai possiblement, plus tôt que prévu, dans une de ces résidences ou en CHSLD (centre d’hébergement en soins de longue durée), où je serai susceptible d’être victime de maltraitance. Toutefois, je tenterai, même si c’est loin d’être facile tous les jours, de demeurer, le plus longtemps possible, dans mon appartement.


J’espère que, d’ici-là, il y aura une prise de conscience collective concernant le sort que l’on réserve à nos aînés et qu’il y aura une amélioration notable de la situation, mais je rêve probablement en couleurs.


LA SOIF DU POUVOIR  
Septembre 2019

Vous connaissez sûrement l’une de ces personnes assoiffées de pouvoir, car elles sont partout : dans notre environnement personnel, dans notre milieu de travail, dans les organismes de loisirs, au sein des conseils d’administration, etc.

Elles ressentent, en général, un besoin impératif d’avoir le contrôle sur tout et d’exercer une certaine forme de domination sur d’autres individus. Quand elles rencontrent des gens ayant de meilleures idées, risquant d’être plus compétents, elles se sentent menacées et n’hésitent pas à éloigner ou à éliminer les compétiteurs.

Dans ce cas, tous les moyens sont bons pour maintenir leur emprise. Ces assoiffés de pouvoir auront recours à toutes formes de dénigrement envers les individus, davantage efficaces et compétents qu’eux-mêmes, réussissant à manipuler l’entourage qui se ralliera malheureusement à leur opinion. Cette façon de faire aura pour effet d’éloigner définitivement les éléments, prétendus dérangeants, et de consolider la soif de pouvoir de la personne atteinte. D’autre part, les idées, supposément mauvaises et ridicules, seront reprises plus tard, mais semblant alors venir des personnes assoiffées de pouvoir (les mêmes idées qui, soudainement, sont devenues géniales).

C’est un trait de caractère que l’on retrouve aussi chez bon nombre de politiciens. On voit occasionnellement des gens quitter la vie politique, décidant d’y revenir quelques années plus tard; le besoin d’avoir le contrôle sur l’avenir d’une ville, d’un comté ou d’un pays et la destinée de citoyens, devient irrésistible.

Il n’est pas rare de voir des gestionnaires se comporter en despotes, au travail, avec leurs employés, devenir comme de petits moutons en rentrant à la maison. Comme la conjointe mène à la maison, la soif du pouvoir s’en trouve alors assouvie au travail.

Je pense que ces personnes assoiffées de pouvoir sont habituellement très peu sûres d’elles et démontrent un fort sentiment d’infériorité.

Il ne faut pas confondre « soif du pouvoir » et « sens du leadership ». Une personne qui possède le sens du leadership sait écouter les autres et tenir compte de leurs idées et leurs opinons, tout en suscitant un sentiment d’appartenance et un esprit de collaboration au sein d’une équipe de travail. En revanche, toutes les actions posées par l’assoiffé de pouvoir n’ont que le seul but, au nom de l’efficacité, de maintenir sa domination et son autorité sur les situations et sur les autres personnes.


Il ne me reste qu’à plaindre les personnes atteintes par la soif du pouvoir et également, leurs victimes.


LES BONNES SOEURS   
Juin 2019

Je me suis toujours demandé pour quelles raisons on utilisait toujours le qualificatif      « bonnes » devant « sœurs », alors que je trouve qu’elles étaient méchantes, pour la plupart. Des frustrées sexuelles qui, en plus, n’avaient pas la patience nécessaire pour s’occuper d’enfants. Elles croyaient que le mauvais comportement des enfants pouvait être changé par des châtiments corporels ou des humiliations publiques.

À mon entrée à l’école, j’ai vu des choses inimaginables, des agissements impardonnables venant de ces sœurs, supposément bonnes.

Je ne vous raconterai pas tout ce dont j’ai eu connaissance, car il y a suffisamment de matériel pour écrire un livre. Cependant, les quelques histoires ci-dessous vous permettront de vous faire une opinion et de vous rappeler une époque, heureusement révolue.

Les mains sales
Je ne suis pas de l’époque où les gauchers étaient battus pour les forcer à écrire de la main droite. Toutefois, les sœurs nous faisaient sentir que ce n’était pas correct. Quand ils apprennent l’écriture, les gauchers traînent leur main sur ce qu’ils viennent d’écrire. En écrivant avec un crayon de plomb, le côté extérieur de la main gauche devient sale. Nous étions trois gauchers et la sœur ne se gênait pas pour lever notre main gauche bien haut et pour dire, devant toute la classe : « Regardez les mains sales ». Je m’en souviens encore après cinquante ans.

La coupe de cheveux
Au début des années ’70, les hommes portaient les cheveux longs. Un vendredi, la sœur dit à un jeune garçon qui devait avoir les cheveux trop longs à son goût : « Tu diras à ton père d’aller te faire couper les cheveux, en fin de semaine ». Le lundi, le garçon arrivât et ses cheveux n’avaient pas été coupés. La sœur directrice vint alors le chercher et quand il est revenu en classe, en pleurant, il avait les cheveux coupés, mais la sœur n’était visiblement pas une coiffeuse. Dans les jours suivants, ce garçon est arrivé à l’école, la tête presque rasée; le barbier ayant dit qu’il n’y avait rien à faire pour réparer ce gâchis.

L’heure du pipi
Une fillette demande à la sœur : « Ma sœur, est-ce que je peux aller aux toilettes? ». La sœur répondit : « On vient juste d’arriver de la récréation, tu aurais dû y aller à ce moment-là. Donc, attends l’heure du dîner ». Qu’est-ce vous pensez qui est arrivé?  Eh bien, la fillette a uriné dans sa culotte. Quand on compose avec des enfants, il faut faire preuve d’un minimum d’indulgence.

Les vidangeurs
Dans la classe, il y avait deux jeunes, membres de familles nombreuses, qui éprouvaient beaucoup de difficultés. Un jour, la sœur dit : « Untel et Untel deviendront des vidangeurs quand ils seront grands ». Il faut dire qu’à cette époque, en campagne, il n’y avait pas de camions à ordures comme nous les connaissons maintenant. Il s’agissait plutôt d’une remorque tirée par un tracteur. L’odeur était insupportable, surtout en été. Quoiqu’il en soit, il n’y a pas de sots métiers et des éboueurs, nous en avons besoin.

Les notes décroissantes
Quand les sœurs remettaient les copies, après un examen, elles avaient la fâcheuse habitude de les mettre en ordre de pointage obtenu. On savait très bien que les derniers à aller chercher leur copie, étaient ceux qui avaient la plus basse note. D’autres fois, les sœurs ne se gênaient pas pour jouer le même jeu, mais en mentionnant le pointage obtenu, en plus.

Parents divorcés
Un jour, il y avait une activité où la participation des parents était sollicitée. La sœur demande alors aux élèves si des parents étaient disponibles. Une fillette, qui demeurait près de l’école, levât sa main, en disant que sa mère pourrait venir. La sœur répondit : « Ta mère est divorcée, alors que j’ai besoin des deux parents ». Il faut mentionner que le divorce, en cette période, était plutôt marginal et mal vu. La mère en question a, cependant, eu gain de cause et s’est présentée, seule, à l’activité.

La violence envers les enfants est totalement inacceptable, mais j’ai vu, pendant cette période, des enfants être corrigés, tellement fort, par ces religieuses qu’ils en chutaient au sol. Si l’enfer existe, je ne serais pas étonné, que les « bonnes sœurs » s’y retrouvent directement, en raison de leurs mauvais comportements devant des êtres sans défense. Je revois tout ceci avec mes yeux d’adulte et je me demande comment de telles choses ont pu se produire. Il est vrai que ce qui était admis par le passé ne l’est plus maintenant, et c’est tant mieux.

En 6e année, un jeune (d’ailleurs, l’un des futurs vidangeurs d’une des histoires précédentes), sans doute dégoûté de subir, sans cesse, des humiliations publiques, a poussé la sœur par terre, s’est mis à califourchon sur elle et lui a asséné une dizaine de coups de poing au visage. En fait, la sœur a « mangé la volée » de sa vie. Je suis contre toute forme de violence et je n’aurais jamais osé faire une chose pareille, mais j’ai éprouvé, cette fois-là, une certaine satisfaction que quelqu’un d’autre s’en charge. Cette sœur aura payé pour toutes ses semblables et des milliers d’enfants auront été vengés.

Malgré tout, il faut que je sois juste en accordant à ces sœurs leurs points positifs : il ne faut pas nier la grande contribution des communautés religieuses, au début de la colonie, en matière d’éducation et de santé. De plus, elles possédaient une méthode hors du commun, dont j’ai bénéficié, pour enseigner le français. Le français, avec elles, on l’apprenait correctement pour ne jamais l’oublier, par la suite.

Par contre, elles ont ce qu’elles méritent tout comme les prêtres qui aimaient trop les petits garçons. Ce n’est sûrement pas étranger à la situation de désertion que connaît la religion catholique, actuellement. Je pense que cela relance le débat sur le célibat des religieux.

Il faut éviter de généraliser, car ce récit est basé sur ma propre expérience, mais je mets quiconque au défi de me prouver le contraire.

Comme à l'habitude, il n’y aura pas de nouveaux textes d’opinion en juillet et en août.  Bon été!

LA PERTE DE NOS SIÈGES SOCIAUX  
Mai 2019

En tant que contribuables québécois, nous savons que nous sommes les plus fortement imposés au Canada. Il en va de même pour les entreprises.

Quand le Québec perd un de ses fleurons, au profit des Américains ou des Ontariens, ça devient, chaque fois, comme un déchirement.

Par contre, le but premier des entreprises est de réaliser des profits. Quand une entreprise est « étranglée » par les impôts à payer et que la marge de profit diminue constamment, quelles sont les options qui s’offrent aux propriétaires? La fermeture ou la vente.

On dit souvent qu’entre deux maux, on choisit le moindre. Alors, est-ce préférable de voir disparaître une bannière avec les pertes d’emploi qui y sont associées ou de vendre à des intérêts étrangers (même s’il s’agit d’Américains ou d’Ontariens), de conserver la bannière et de préserver les emplois au Québec?

Bien sûr, il serait préférable que la vente soit réalisée entre Québécois, mais considérant qu’il n’y a pas de relève familiale, qui aura les reins assez solides pour prendre ce risque? La réponse se trouve où est l’argent, soit aux États-Unis ou ailleurs au Canada, dont en Ontario.

Nous avons encore des restaurants St-Hubert au Québec et des Québécois y travaillent toujours. Dans ce cas-ci, je pense que, pour ces travailleurs, l’endroit d’où provient le chèque de paie importe peu, car ils ont conservé leur emploi. D’autre part, cette transaction permettra à St-Hubert d’être davantage connu à l’extérieur de nos frontières.

Je ne pense pas que d’injecter des fonds publics soit une solution pour protéger une  entreprise, car c’est à recommencer, à maintes reprises. Pensons à Bombardier ou au chantier Davie dont on entend parler depuis de nombreuses décennies et qui sont toujours en difficulté.

Il est certain que ce que nous vivons n’est pas l’idéal, mais avant de pousser de hauts cris ou de s’arracher les cheveux, il faut prendre le temps d’analyser les motivations et les décisions de nos chefs d’entreprise.

UN SENTIMENT D’ABANDON? 
Avril 2019

On dit souvent que de subir un AVC est une occasion de faire du ménage dans nos relations, de savoir qui sont nos vrais amis et de mesurer la solidité de notre union matrimoniale.

Je n’adhère pas automatiquement à cette théorie, car il n’est pas donné à tout le monde d’agir comme aidants naturels. Il ne faut donc pas juger trop sévèrement les personnes qui se trouvent démunies face à la maladie.

Il n’est pas rare de voir des gens qui étaient en couple avant de subir un AVC et qui sont maintenant seuls. Il y a des personnes qui sont mal à l’aise et ne savent pas quoi dire pour encourager un malade, car cela les ramène à leur propre vulnérabilité, ce qui leur est totalement intolérable. En fait, ce n’est pas facile, pour l’entourage, de voir une personne, ainsi diminuée, alors qu’elle a connu de bien meilleurs jours. Pourtant, en dépit des changements extérieurs, la personne atteinte demeure la même intérieurement.

La personne qui a subi un AVC doit cheminer, traverser ses deuils et s’adapter, mais l’entourage également, ce qui n’est pas nécessairement une sinécure.

Il ne faut pas, a priori,  croire que les amis que l’on voit moins souvent nous ont complètement abandonnés, même si c’est le cas pour certaines personnes. Il faut alors savoir faire le tri et bien jauger les individus. 

RELATION AVEC LA MORT  
Mars 2019

La mort a toujours été un sujet tabou, alors qu’il s’agit pourtant d’un processus tout naturel. Les rites funéraires ont bien changé depuis quelques années. Au début du siècle dernier, on exposait la personne défunte, pendant une période plus ou moins longue, dans sa résidence. Nous sommes passés, par la suite, à l’exposition en salon funéraire qui a cédé la place à l’incinération des corps. Il existe, bien sûr, beaucoup d’alternatives pour disposer de son corps, après son décès.

Personnellement, j’aurais laissé mon corps à la science afin que de futurs médecins puissent se pratiquer, car j’ai une grande confiance en la jeunesse. D’ailleurs, j’aurais apprécié que mon corps puisse servir plusieurs années après mon décès. Malheureusement, les facultés de médecine des universités ont leurs exigences, notamment quant à la taille, au poids et à l’état des cadavres. Comme je ne rencontre pas tous ces critères, je devrai songer à d’autres moyens.

Le corps, même s’il nous est utile, tout au long de notre vie, n’est rien d’autre qu’une enveloppe. La preuve est que lorsqu’on est face à un être cher décédé, nos sentiments sont mitigés, car l’essence et l’énergie que nous appréciions tant de cette personne n’est plus là. Toutefois, cela ne change en rien la profonde peine que nous éprouvons.

Je n’ai jamais eu peur de la mort. Peur de souffrir ou d’agoniser, ça oui, mais de mourir, jamais. D’ailleurs, j’ai toujours pensé que les religions sont des inventions des êtres humains pour maîtriser la peur de la mort. Il reste plus facile de vivre avec l’espoir qu’il y a autre chose après la mort.

En plus d’être un sujet tabou, il est aussi très personnel, car il réfère à nos convictions profondes. Une chose est sûre, cependant; c’est que nous allons tous mourir, un jour, sans savoir le moment, ni la façon dont ça se produira. Entre nous, je pense qu’il est préférable que nous ne le sachions pas. De plus, même en étant bien entourés, quand viendra ce jour, nous demeurerons seuls, malgré tout, pour franchir cette étape.

ENFANTS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI  
Février 2019

J’ai 57 ans et je ne suis pas du genre à dire, comme mes parents et grands-parents :   « Tu sais, dans mon temps… ». Quand je repense à mon enfance et la compare avec celle des enfants d’aujourd’hui, je ne peux que constater de grandes différences ainsi qu’une évolution de la société, notamment en matière de technologies.

À cet effet, j’ai dressé le tableau comparatif suivant qui vous permettra de juger par vous-mêmes :

ENFANTS D’HIER
ENFANTS D’AUJOURD’HUI
Ils s’amusaient avec bien peu de choses et étaient beaucoup à l’extérieur.
La plupart des jeux étant électroniques, un accès à Internet s’avère nécessaire et les enfants jouent presque exclusivement à l’intérieur.
À l’école, l’apprentissage d’un français correct était une priorité.
La plupart des jeunes sont des analphabètes fonctionnels.
La maîtrise de l’anglais n’était pas importante.
Le bilinguisme (français et anglais) est obligatoire.
La majorité des parents vivaient ensemble.
La majorité des parents sont divorcés et les enfants sont soumis, pour la plupart, à une garde partagée.
Les premiers émois sexuels se passaient avec le catalogue de Sears, à la page des soutiens-gorge.
La pornographie est partout et facilement accessible dès le plus jeune âge.
La plupart des mères demeuraient à la maison.
La plupart des mères travaillent à l’extérieur de la maison.
Peu ou pas de voyages à l’étranger.
Le tour du monde est pratiquement fait avant d’atteindre l’âge de la majorité.
Tout allait à la poubelle.
On recycle le papier, le verre et on fait du compost.
Le téléphone était fixé au mur. Un seul et unique fournisseur possédait l’ensemble de la téléphonie, la compagnie Bell.
Tout le monde possède un téléphone cellulaire intelligent, permettant de faire toutes les transactions. De plus, de nombreux fournisseurs offrent des services de téléphonie.
Les émissions de télé étaient écoutées et regardées en direct, à partir d’un énorme téléviseur (pendant un bout de temps, en noir et blanc).
Les émissions de télé sont écoutées et regardées en différé, à un moment qui convient, à partir d’un téléviseur à écran plat, en haute définition.
La nourriture était fortement carnée sans se préoccuper du pourcentage de gras et de sel.
Il est important de bien s’alimenter. La consultation des étiquettes nutritionnelles est devenue courante.
Le pain et le lait (dans une bouteille) étaient livrés à la maison toutes les semaines.
Le pain et le lait (vendus dans des sacs de plastique ou des contenants en carton) sont achetés au supermarché, au besoin.
Les technologies n’existaient pas.
L’avènement de l’informatique et d’Internet a révolutionné les habitudes. Les enfants sont très à l’aise avec les technologies, dès leur plus jeune âge. D’ailleurs, le téléphone cellulaire est devenu comme une extension de leur corps.

Je rappellerai certainement des souvenirs à certaines personnes et d’autres trouveront inconcevable que nous ayons réussi à vivre ainsi.

Je ne dirais pas qu’une époque était mieux qu’une autre; elles sont simplement différentes. L’important est d’être pleinement heureux en cette période de l’enfance de laquelle ont émergé les adultes que nous sommes et qui verra l’émergence de ceux qui le deviendront.

LA BEAUTÉ DE LA LANGUE FRANÇAISE 
Janvier 2019

J’ai toujours aimé manier les mots. L’écriture demeure, pour moi, un besoin, comblé en majeure partie par ce blogue. D’ailleurs, une de mes matières fortes, à l’école, était le français. Tout ce bagage, en plus d’un intérêt particulier pour la langue, je le dois, malgré leurs travers, aux religieuses qui possédaient une méthode hors du commun pour enseigner le français.

C’est dommage que cela se soit perdu au cours des années, quand on sait qu’une grande partie de nos jeunes sont des analphabètes fonctionnels, davantage intéressés par l’apprentissage de l’anglais. Bien sûr, ces jeunes adultes parlent couramment l’anglais, mais ne maîtrisent pas correctement leur langue maternelle, ce qui constitue, à mon avis, une catastrophe.

Le Québec, enclavé de toute part par un univers anglophone, a senti le besoin de protéger le français, mais le spectre de l’assimilation plane toujours, malgré tout. En effet, des efforts ont été déployés, notamment dans le domaine de l’automobile, pour franciser le vocabulaire technique.

Quant à la France, qui ne semble pas se sentir menacée, elle intègre, de plus en plus, d’anglicismes dans son langage courant et je trouve ça regrettable. Il me semble que ce n’est pas plus difficile de dire « stationnement » que « parking ».

Par contre, les enfants français ont une longueur d’avance sur les jeunes Québécois, du même âge. En écoutant parler les enfants,  en France, on se rend rapidement compte qu’ils s’expriment bien malgré leur jeune âge et qu’ils savent déjà utiliser les termes exacts.

Cela ne signifie pas qu’il ne faille pas apprendre une deuxième langue, même une troisième. L’anglais demeure la langue seconde utilisée dans presque tous les pays, ce qui permet de nous débrouiller pratiquement partout et de nous ouvrir sur le monde.

Nous sommes privilégiés de parler une si belle langue que le français qui se veut, cependant, complexe, en raison de ses nombreuses exceptions. Elle n’en reste pas moins qu’elle est un héritage que nous devons absolument protéger.

Si vous ne la connaissez pas, je vous invite à écouter la très belle chanson d’Yves Duteil, « La langue de chez nous »,  qui définit bien cette langue si précieuse.
J’en profite pour vous souhaiter une bonne et heureuse année 2019.


ÊTRE UN HOMME EN 2018  
Décembre 2018

En lisant ceci, j’espère que les féministes ne voudront pas me lapider, car j’éprouve le plus grand respect pour les batailles menées, pendant toutes ces années, par les femmes pour faire reconnaître leur identité, leur contribution à la société et leurs droits.

Les hommes, pendant des siècles, ont eu la main mise sur à peu près tout, reléguant les femmes au même rang que les personnes mineures, n’ayant ainsi pas droit au chapitre.

Ces batailles, pleinement justifiées, ont fait en sorte que les femmes sont maintenant des acquis pour la société et que leurs droits sont reconnus. Toutefois, le combat vers l’égalité n’est pas encore gagné.

Le pouvoir mis entièrement entre les mains des femmes n’est pas nécessairement souhaitable, car elles se comportent souvent comme le faisaient les hommes auparavant, même parfois pire. Comme je suis un adepte de l’équilibre en toute chose, je crois qu’il devrait y avoir un partage du pouvoir et des idées. Les femmes et les hommes ont une façon différente d’aborder les problèmes et il n’y a, à mon avis, pas une solution meilleure que l’autre. Je ressens un certain malaise envers les équipes de travail exclusivement féminines, car le point de vue masculin demeure absent et qu’il pourrait être, dans certains cas, très positif et aidant. Après tout, il n’y a pas que du mauvais dans ce que les hommes ont réalisé auparavant.

On tente, malheureusement, de féminiser les petits garçons afin qu’ils deviennent aussi tranquilles, studieux et concentrés que les petites filles, alors que leurs besoins fondamentaux sont totalement différents, tant physiques que psychologiques. Les écoles unisexes n’étaient finalement pas une si mauvaise idée, car elles permettaient de regrouper des individus ayant les mêmes besoins.

Il n’est pas rare de voir de petits garçons prendre du Ritalin pour les rendre aussi concentrés en classe que les petites filles, alors que certains ne rencontrent pas l’ensemble des critères du TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité). En fait, il faut surtout que les petits garçons dépensent leur énergie par la pratique du sport. D’autre part, bon nombre de mères de famille enseignent à leur fils à ne pas uriner debout, mais assis comme une fille, supposément parce que ça fait des dégâts qu’il faut ensuite essuyer. Pourtant, physiologiquement, les hommes sont conçus pour uriner debout. Le plus triste est qu’ils perdent, peu à peu,  ce réflexe et sont incapables de l’utiliser quand l’occasion se présente (en voyage, au bord de la route, etc.). Ils s’accroupissent alors, comme les femmes, pour uriner. C’est, à mon avis, la perte d’une partie de leur identité masculine.

Ayant travaillé dans un milieu très féminin, je prenais mes pauses-café entouré de femmes. À 98% du temps, elles dépeignaient leurs conjoints comme des irresponsables, incapables de se débrouiller sans elles. Ils ne savaient pas s’habiller, cuisiner, faire le ménage ou le lavage et s’occuper des enfants. Mais, serait-il possible qu’il y ait des chasses-gardées? Serait-il possible que les femmes considèrent les hommes comme des incapables, parce que les choses ne seront pas aussi bien faites que si c’était elles-mêmes qui les faisaient? Serait-il possible que les femmes qui ont appris, depuis longtemps, la tenue de la maison ne laissent pas les hommes se pratiquer suffisamment? Serait-il possible que les mères, des femmes pourtant, n’aient pas enseigné à leurs fils la tenue de la maison? Serait-il possible que les femmes ne soient pas prêtes à partager ces responsabilités?

Les femmes ont évolué beaucoup plus rapidement que les hommes qui ont besoin de plus de temps pour s’établir de nouveaux repères.

Selon moi, le respect des particularités de chacune et de chacun a toujours sa place. Pour gagner la guerre, il est nécessaire d’être côte à côte et de s’épauler, car, n’en déplaise aux femmes, la pleine égalité ne pourra se réaliser sans le concours des hommes. Laissons les femmes être des femmes et les hommes être des hommes.

Malgré le sérieux du sujet, je souhaite, à tout le monde, un très joyeux Noël en compagnie des gens que vous aimez.

ET VOUS, MONSIEUR? 
Octobre 2018

Mes parents m’ont enseigné, dès mon plus jeune âge, à ne pas tutoyer, d’emblée, une personne plus âgée que moi, à moins qu’elle m’en donne la permission. Le même principe s’applique envers quelqu’un que je ne connais pas.

Quand je suis arrivé à l’école secondaire, dans les années ’70, il existait un courant faisant en sorte que nous devions tutoyer les gens, y compris les professeurs, afin que tout le monde soit traité sur le même pied. Je l’ai fait tout de même, malgré le fait que je me sentais plus à l’aise de tutoyer un professeur dans la vingtaine qu’un autre qui dépassait les cinquante ans.

Lorsque je suis entré sur le marché du travail, je m’en suis donc tenu à ce qui m’avait été enseigné, sauf pour la majorité des collègues, car je devais les côtoyer sur une base quotidienne.

Par contre, j’ai toujours vouvoyé les clients, peu importe leur âge. Quand nos échanges devenaient très fréquents, je m’autorisais cependant à les appeler par leur prénom, tout en continuant à les vouvoyer, ce qui démontrait une certaine intimité et un respect tout à la fois.

Un jour, je suis entré dans une boutique de jeans. Le jeune vendeur m’abordât en me disant : « Je peux-tu t’aider, man? ». Sous le choc, je me suis même demandé si j’avais bien compris. Hélas oui!

Ma réponse fut la suivante : « Non merci, Monsieur. Si j’ai besoin de vos services, je ferai appel à vous. ». Je n’étais pas très âgé, à l’époque, mais assez pour être le père de ce jeune homme. Comment une personne travaillant auprès du grand public peut-elle aborder des clients avec un « Je peux-tu t’aider, man? », compte tenu qu’ils peuvent être plus âgés et qu’il ne s’agit pas de parents, d’amis ou de connaissances? J’ignore si ma réponse a eu un effet mais je l’espère sincèrement.
 
De plus, je connais des gens qui n’hésitent pas à tutoyer les serveuses de restaurant. Ce n’est pas parce que leur travail consiste à nous servir qu’elles ne méritent pas d’être vouvoyées. Même quand je vais chez McDonald’s, où une majorité d’étudiants travaillent, je me fais un devoir de vouvoyer les personnes au comptoir, puisque je ne les ai jamais vues auparavant.

Mon grand-père paternel, à la suite d’un sévère problème circulatoire, a terminé ses jours dans un hôpital pour malades chroniques (maintenant, un CHSLD ou centre d’hébergement de soins de longue durée). Quand j’allais le visiter, j’étais profondément irrité par l’attitude du personnel soignant qui tutoyait tous les bénéficiaires, peu importe leur âge. Il me semble qu’une personne qui a 85 ans, qui a élevé une famille, qui a travaillé une grande partie de sa vie, qui a contribué activement à la société a droit à un VOUS et ne mérite pas d’être ainsi infantilisé.

Peut-être me trouverez-vous tatillon, mais ce sont mes valeurs profondes. À mon avis, le vouvoiement est l’une des nombreuses composantes du respect. Cependant, l’important est d’adopter l’attitude avec laquelle nous-mêmes et les autres sommes le plus à l’aise.
_________________________________________________________________

J’espère que vous avez vécu un bel été qui s'est avéré, cette année, exceptionnel, mais qui est passé tellement rapidement. Un peu humide à mon goût, mais c'est quand même mieux que d'avoir de la pluie continuellement. Cette période estivale a été, pour moi, une grande source de ressourcement et d'encouragement. J'ai fait, avec des amis, différentes excursions d'une journée complète, ce qui m'a permis de constater que je commence à retrouver ma résistance et les capacités que j'avais avant ma fracture à l'épaule. C'est un signe très encourageant.

Malgré que l'été ne soit pas officiellement terminé, nous avons déjà débuté nos activités de la saison froide. Voici donc mon premier texte de la rentrée. Bonne lecture!


LA COMPASSION  
Septembre 2018

J’ai toujours éprouvé de la compassion envers les personnes à mobilité réduite, notamment celles devant se déplacer en fauteuil roulant. Il m’apparaît normal d’aider, du mieux possible, les gens moins choyés par la vie que moi-même.

Maintenant que je suis également une personne à mobilité réduite, ce sentiment de compassion s’est développé et intensifié depuis que j’ai fait l’expérience du fauteuil roulant. Je sais dorénavant comment cela peut être compliqué, difficile et fatigant de se déplacer en fauteuil roulant, car les embûches sont nombreuses.

Malgré le fait que je l’aie abandonné, depuis un certain temps, au profit de la canne et de l’ambulateur, je me rappelle précisément de cette période.  

Je trouve, personnellement, la saison hivernale des plus pénibles et j’imagine que cela doit être terrible de se déplacer en fauteuil roulant, car les obstacles sont encore plus présents.

Je comprends mieux, à présent, la frustration que peuvent ressentir les personnes à mobilité réduite face à des lieux publics ou à des transports en commun qui ne sont pas adaptés. Avant de me rendre quelque part, je vérifie maintenant que les endroits soient correctement adaptés. C’est une préoccupation qui s’est ajoutée, me rendant davantage solidaire à la cause. Même si nos gouvernements font des efforts en ce sens, il n’y a pas suffisamment d’endroits adaptés et le sentiment d’être une partie négligeable de la population ne fait que s’accentuer. Pourtant, dans certains cas, l’investissement ne serait pas très important.

Les personnes à mobilité réduite méritent d’avoir les mêmes accès que la majorité, car elles font intégralement partie de notre société, au même titre que les autres clientèles. Il ne s’agit pas ici de pitié, mais bien de respect.

VIVRE DANS LA SIMPLICITÉ   
Juin 2018

Vivre dans la simplicité ne signifie pas vivre dans la misère et se priver de tout, mais plutôt ne pas acquérir de biens non essentiels dont on pourra se désintéresser très rapidement.

Ceux et celles qui sont déjà venus chez moi savent que je ne possède rien de luxueux, mais qu’en revanche, j’ai tout ce qu’il me faut. D’ailleurs, je possède encore des meubles, datant de plus de trente ans, soit de l’époque de mon installation dans mon premier appartement. J’habite le même endroit depuis une vingtaine d’années. Ce n’est certes pas grand, mais je m’en contente, car je m’y sens bien et en sécurité.

On ne m’a jamais fait de cadeaux et ce que je possède, je l’ai durement gagné. Tout cela est à moi, ce qui est une satisfaction en soi. Je viens d’une époque où les mamans demeuraient à la maison et que toute la famille devait vivre avec l’unique salaire du père. Je n’ai manqué de rien dans ma jeunesse, mais il n’était pas question de dépenser son argent en futilités. Avant d’acheter des biens, nous devions avoir amassé l’argent pour les payer comptant et négocier le meilleur prix possible. L’argent de plastique était inexistant à ce moment-là. Je possède, maintenant, une carte de crédit que j’utilise cependant avec discernement.

À chaque fois que je suis sur le point de m’acheter quelque chose, je me pose la question suivante : « Est-ce que tu seras plus heureux si tu t’achètes ceci? ». Comme la réponse est pratiquement toujours négative, j’ai ainsi épargné beaucoup d’achats qui ne sont pas vraiment nécessaires.

Je connais des gens qui changent en entier leur mobilier à tous les deux ans, simplement parce qu’ils en sont fatigués. Même chose pour leur voiture, ce qui cache un certain malaise intérieur.

Il est normal de vouloir améliorer son sort, mais il faut quand même se contenter de ce que l’on a, car c’est une des clés du bonheur. D’ailleurs, je vous partage l’aphorisme traitant de ce sujet qui provient des Yoga-sūtra de Patañjali, approximativement écrits entre le IVe siècle avant et le IVe après J.-C.

Par le contentement, s’obtient le bonheur suprême

Le contentement  provient du bien-être de l’esprit. Il favorise une vision positive de tout être, de toute situation alors que les frustrations s’accompagnent d’une comparaison portant aux regrets, à l’agitation de l’esprit et à la souffrance. Ne voir que ceux qui possèdent davantage et ignorer ceux qui nous envient est la source d’un perpétuel mécontentement.

Attitude dynamique et constructive à partir d’une vision nouvelle, le contentement calme l’esprit, fait éclore une joie subtile, une sérénité intérieure indépendante de l’extérieur et des objets périssables. Cette attitude s’appuie sur une confiance en soi, garantie de résultats positifs, dans la démarche personnelle, la relation éducative, pédagogique et thérapeutique. Mais elle est bien difficile à maintenir. S’il est facile d’être heureux dans le succès, seul un être exceptionnel reste positif au milieu des courants contraires.

Le contentement, c’est regarder tous les événements avec le sourire. Encore faut-il avoir assez d’humour…

Ce joli texte est à méditer. Vous aurez tout l’été pour le faire, puisqu’il n’y aura pas de nouveaux textes d’opinion en juillet et en août. J’en profite pour vous souhaiter un bel été ainsi qu’une prolifique période de ressourcement.


TOMBER DANS L'OUBLI
Mai 2018

Il y a des gens qui ont accompli, durant leur vie, des actes exceptionnels pour la société, comme fonder une institution, être un généreux donateur, avoir été un politicien qui a marqué l’histoire ou avoir écrit un best-seller, méritant souvent que leur nom soit donné à un ouvrage ou à un lieu public. N’étant pas tous des Janine Sutto, des Jacques Parizeau ou des Jacques Brel, la majorité d’entre nous sera très rapidement oubliée.

Qui se souviendra de nous quelques années après notre retraite ou notre décès? Même si on a  été, toute notre vie, un honnête citoyen et un travailleur acharné, cela ne change strictement rien. Les personnes paresseuses, à la morale douteuse, seront également rapidement oubliées.

Mon père est décédé depuis une vingtaine d’années. Bien sûr, je n’ai jamais oublié mon père, mais je pensais à lui presque quotidiennement au début. Par la suite, j’y ai pensé hebdomadairement, mensuellement et maintenant, une fois par année, à l’anniversaire de son décès. Quand son décès remontera à 50 ans et que je serai octogénaire, est-ce que j’aurai encore une pensée pour lui? Je l’espère sincèrement.

Considérant ceci, tout le stress vécu durant notre vie professionnelle était plutôt futile, car il y avait des choses beaucoup plus fondamentales dont nous aurions dû tenir compte. Je me suis fait beaucoup de mouron pour mon travail et pour les autres, ce qui, en définitive, ne m’a pas apporté grand-chose, mais a contribué à ruiner ma santé.

Vous trouverez sans doute ces propos déprimants, mais ceux-ci sont réels et communs à tout le monde. J’ai découvert ceci avec le recul, même si des personnes plus âgées que moi m’en avaient déjà informé. C’est la vie qui continue, tout simplement.


UN AVANT-GOÛT DE L'ENFER 
Avril 2018


Tel que promis, je publie, en plus de mon texte régulier, celui-ci traitant de mon séjour en maison de convalescence. Toutefois, je ne trouve pas utile de la nommer, car ce n’est pas mon but de nuire à qui que ce soit, ni de salir des réputations. J’espère simplement ne jamais y retourner.

Les personnes qui croient que l’enfer n’existe pas, n’aurons qu’à séjourner, un bout de temps, à cette maison de convalescence pour être convaincues de son existence. J’ignore si les services se sont détériorés depuis son ouverture, mais, quoiqu’il en soit, cette maison nous donne un avant-goût de l’enfer, car y demeurer pour l’éternité doit être vraiment pénible.

Comme vous savez, j’ai subi deux chirurgies pour traiter une fracture. Demeurant seul et ne pouvant retourner chez moi de façon sécuritaire, les médecins ont décidé, après un mois à l’hôpital, de m’envoyer en maison de convalescence, le temps que la mise en charge sur mon bras gauche (6 semaines) soit permise. Par la suite, un séjour en centre de réadaptation m’attendait.

En plus d’avoir été mal accueilli (plutôt « dumpé » dans une chambre), la nourriture était tout simplement infecte, tiède ou carrément froide, peu variée et mal présentée. On constatait également une désorganisation totale du service aux tables, à l’occasion des repas. À part quelques exceptions, les préposés aux bénéficiaires se fichaient complètement du bien-être des résidents qui n’avaient pas le choix de se retrouver là. Je trouve impardonnable de profiter de sa situation, d’abuser de son pouvoir face à une clientèle vulnérable qui ne peut se défendre. Ce n’est pas parce qu’on est une personne âgée ou malade qu’on peut nous faire ou nous dire n’importe quoi.

L’idée de base ayant donné naissance à cette organisation était possiblement excellente. En fait, tout le personnel soignant des hôpitaux nous vantait les mérites de cette maison, mais en y mettant les pieds, on voit que la réalité est toute autre. Pourtant, je ne suis pas difficile à vivre, ni difficile du côté culinaire, car je mange de tout ou presque, mais j’ai besoin de me sentir respecté.

Je vous épargnerai les détails, mais j’ai vu des choses inimaginables à cet endroit. Les gens se plaignent généralement de la qualité de la nourriture dans les hôpitaux, car ils n’ont probablement jamais connu pire, moi si. Vous essayerez, un de ces jours, de manger un sandwich aux oignons…


Ce n’est probablement pas la même chose dans toutes les maisons de convalescence, mais si, un jour, la nécessité m’oblige à retourner en maison de convalescence, je peux vous assurer que j’irai ailleurs, quitte à payer beaucoup plus cher pour mon séjour.



L'APPORT DES PAIRS 
Avril 2018


Le mois dernier, je soulignais l’importance des amis, notamment dans le processus de rétablissement. Malgré qu’ils soient très sympathiques à ce que nous vivons et à notre condition, nos amis ne peuvent réellement comprendre à quel point cette épreuve est difficile à vivre, tant physiquement que psychologiquement.

Il faut vraiment être passé par là, avoir vécu les mêmes étapes pour bien comprendre les bouleversements qu’un AVC peut engendrer. À cet effet, les pairs constituent une aide appréciable.

Il ne s’agit pas de se comparer entre nous, car chaque personne a ses propres défis à relever, compte tenu de ses limitations et de son état de santé. Cependant, il y a un point commun à chacun : la vie était complètement différente avant l’événement et il est nécessaire de s’adapter.

L’Association des personnes intéressées à l’aphasie et à l’accident vasculaire cérébral (APIA-AVC) permet aux gens, ayant subi un AVC, à travers différentes activités, de se rencontrer. Il s’agit d’un lieu d’échange et d’entraide qui, en plus de briser l’isolement, permet de constater que nous ne sommes pas seuls à vivre avec ces séquelles.

J’aurais bien aimé pouvoir échanger avec des gens partiellement ou complètement rétablis pendant mon séjour au centre de réadaptation, car je me sentais alors quelque peu démuni et inquiet face à l’avenir. D’ailleurs, malgré le fait que les bureaux  s’y trouvent, personne à l’IRDPQ ne m’a parlé de cette association dont j’ai découvert l’existence dans Internet, plusieurs mois après la fin de mon externat.

Je me suis inscrit à la journée « portes ouvertes », en septembre, et j’ai participé à mon premier déjeuner-rencontre, un mois plus tard. Étant donné que je ne savais pas à quoi m’attendre, je fus agréablement surpris par l’amabilité et la serviabilité des gens. D’autre part, comme tout le monde a subi un AVC, plusieurs éprouvent de la difficulté à marcher et se déplacent, comme moi, avec une canne, ce qui fait en sorte que nous ne nous sentons pas jugés.


Trois ans se sont écoulés depuis cet AVC et je dois mentionner tout le côté positif que j’ai retiré des  activités de l’APIA-AVC, en côtoyant des personnes qui ont un parcours similaire au mien.



AVIS À MES LECTEURS  
Mars 2018

J'ai négligé l'entretien de mon blogue pendant quelques mois. En fait, après presque 4 mois d'hospitalisation, je suis enfin de retour chez moi. Je suis sorti du centre de réadaptation (IRDPQ) vendredi, le 23 février. Même si je poursuivrai ma réadaptation en externe pendant encore plusieurs semaines, c'est, malgré tout, moins pire qu'être hospitalisé.

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas l'histoire, sachez que le 1er novembre dernier, en revenant de déjeuner au restaurant, j'ai chuté sur le plancher du portique de mon immeuble, fraîchement lavé, donc mouillé et glissant, alors qu'il n'y avait pas de pancartes avertissant que le plancher pouvait être glissant. Résultat : j'ai fracturé mon bras gauche (mon bras dominant) un peu en bas de l'épaule, ce qui a nécessité deux chirurgies, à deux semaines d'intervalle, car il s'agissait d'une très mauvaise fracture. J'ai maintenant 12 vis et une plaque de métal pour tenir ça en place. J'ai donc passé un mois à l'hôpital, six semaines en maison de convalescence (un avant-goût de l'enfer qui fera l'objet d'un texte dans ce blogue) et autant en centre de réadaptation.

J'ai toujours cru qu'il ne me restait plus d'énergie pour autre chose que de me rétablir de mon AVC. Pourtant, j'ai réussi, même si cette période a été fort difficile, à trouver l'énergie et la force nécessaire pour passer au travers.

Le plus difficile a été de célébrer mon anniversaire et de passer tout le temps des fêtes loin de chez moi et des miens. En conséquence, je tiens à remercier chacun et chacune de vous pour vos mots d'encouragement, vos souhaits à l'occasion de mon anniversaire et du temps des fêtes ou pour vos visites.

Vous trouverez ci-dessous les textes qui auraient été publiés au début de chacun des mois de mon absence.

LA VALEUR DE L'AMITIÉ  
Mars 2018


J’ai déjà mentionné, dans ce blogue, l’importance de l’amitié, entre autres, dans le processus de rétablissement, suite à une maladie. L’amitié s’apparente à l’amour, mais sans la composante sexuelle. En fait, il s’agit d’un sentiment d’affection et d’attachement, quelquefois très fort, unissant deux personnes. On dit que les peines d’amitié sont parfois plus douloureuses que les peines d’amour.

Même quand on est en couple, il ne faut pas laisser tomber ses amis, car il n’est pas rare de voir des gens, ayant eu plusieurs relations amoureuses, avoir toujours le même cercle d’amis. Les amis sont là pour partager les bons comme les mauvais moments de la vie. Ils ne nous jugent pas et nous acceptent sans condition.

Je crois beaucoup à la compatibilité des énergies. On rencontre, à l’occasion, des gens que l’on n’aime pas sans en savoir les raisons. Pourtant, nous ne les connaissons pas et ils ne nous ont fait aucun mal. Même si je laisse, généralement, la chance au coureur, lorsque ça ne clique pas, ça ne cliquera probablement jamais, car l’énergie de ces individus est incompatible avec la nôtre. En revanche, il y a d’autres personnes avec qui nous avons des atomes crochus, dès la première rencontre, qui durent de nombreuses années, parfois toute une vie. Dans ce cas, leur énergie est compatible avec la nôtre, en plus de partager des opinions ou des intérêts communs. C’est habituellement le début d’une longue et fructueuse amitié. D’autre part, il y a des amitiés toxiques auxquelles il faut mettre un terme sans hésiter, même si c’est douloureux sur le coup. Il s’agit alors d’une erreur de parcours.

Suite à mon AVC, je dois avouer que j’ai pleuré, la première fois que chacun de mes amis est venu me visiter, à l’hôpital ou en centre de réadaptation. C’est comme si j’avais pris conscience de la fragilité de la vie et que j’aurais pu mourir sans les revoir.

C’est pourquoi il ne faut pas hésiter à dire à notre famille et à nos amis que nous les apprécions et que leur présence est réconfortante, car demain, il sera peut-être trop tard.

LA SECONDE CHANCE 
Février 2018

Le fait de subir un AVC est une expérience vraiment pénible, nous permettant, entre autres, de prendre conscience que la vie et la santé sont fragiles, encore plus fragiles que nous le pensions. C’est désolant que les efforts, les sacrifices et le travail de toute une vie soient anéantis ainsi en quelques minutes.

J’ai déjà mentionné qu’il ne faut jamais comparer son état de santé avec d’autres, car le corps et le cerveau peuvent réagir fort différemment d’un individu à l’autre. Toutefois,  le dicton qui dit : « Quand on se regarde, on se désole et quand on se compare, on se console » est vrai, comme dans tous les domaines, car nous trouvons toujours mieux que nous, mais parfois pires, enfin, le croyons-nous.

Il est certain que de vivre avec les séquelles d’un AVC n’est pas facile, mais il y a, selon moi, des situations tout aussi difficiles. Devenir aveugle, avoir un cancer en phase terminale ou subir une récidive de cancer, subir l’amputation d’un ou de plusieurs membres, devenir tétraplégique suite à accident sont des expériences aussi pénibles. Je pense, que, de manière générale, nous traversons les épreuves que nous pouvons supporter.

Est-ce que j’aurais préféré être en meilleure forme et profiter davantage de ma retraite? La réponse est oui, sans hésiter. Et si je pleure toutes les larmes de mon corps en ne cessant de me lamenter, la situation reviendra-t-elle comme avant? Bien sûr que non.

Il est donc nécessaire de vivre avec les capacités physiques et intellectuelles qui nous restent et de regarder positivement vers l’avenir, car c’est par la souffrance et les mauvaises expériences que nous évoluons davantage et devenons de meilleures personnes.

J’ai toujours cru que, quand on meurt, c’est que nous avons accompli la totalité des tâches pour lesquelles nous avons été mis sur cette terre et que notre mission est terminée. À cette affirmation, vous me poserez certainement la question suivante : mais alors, pourquoi des enfants et même, des bébés, meurent-ils?  Ma théorie est que ces enfants sont porteurs d’un message si important pour leurs parents et leur entourage qu’ils ont accompli beaucoup, même si la durée de leur mission fut très brève.

Je demeure conscient que j’ai probablement encore des choses à accomplir et que cet AVC me donne une seconde chance de les réaliser.

Il m’arrive, quelques fois, de penser à ceux et celles, aujourd’hui décédés, de mon âge et parfois plus jeunes, qui n’auront pu bénéficier d’une seconde chance. Pour eux, je me ferai un devoir de ne pas « gaspiller » cette seconde chance et de m’en servir pour aider les autres, dans un esprit d’amour inconditionnel.



L'ANXIÉTÉ DE PERFORMANCE  
Janvier 2018


Je vous souhaite, tout d’abord, une bonne et heureuse année 2018, sous le signe du succès, du bonheur et surtout, de la santé.

Nous vivons à une époque au cours de laquelle la jeunesse et la performance sont valorisées. Malheureusement, à 50 ans, nous n’avons plus la même énergie qu’à 20 ans. D’ailleurs, nos priorités changent avec les années. La santé, la famille et les loisirs prennent davantage d’espace, tandis qu’à 20 ans, nous sommes surtout occupés à prendre notre place et à acquérir des biens.

Le développement rapide des technologies et d’Internet a révolutionné nos habitudes de vie, créant malheureusement de l’anxiété de performance. Au risque de passer pour un dinosaure, les premiers appareils de traitement de textes sont apparus au gouvernement du Québec en 1983. Auparavant, toutes les opérations, même la paie, se faisaient manuellement, à la dactylo ou étaient semi-automatisées.

La venue de l’informatique a rendu les patrons beaucoup plus exigeants, car il devenait plus simple et rapide, désormais, d’effectuer des changements. On nous disait, dans les années ’60, que les années 2000 seraient davantage axées sur les loisirs et que le travail passerait au second plan, alors que nous n’avons jamais autant travaillé, car l’informatique a créé de nouveaux besoins.

Il faut, à tout prix, performer et être parfaits en tout, parfois au mépris de notre santé et de notre vie personnelle. Quand on ne performe pas suffisamment, on est alors mis sur la voie de garage ou simplement congédié. La même chose s’applique dans les autres sphères de la vie, générant ainsi de l’anxiété de performance. Nous sommes des êtres humains qui ne pouvons être parfaits en tout, car la perfection n’existe pas.

Pour connaître le succès et avoir une vie réussie, il est préférable d’être jeune, beau, intelligent, riche, sportif, d’être un bon employé, un bon père de famille, un bon amant et ne faire preuve d’aucune faiblesse.


Je revendique le droit à l’imperfection et je considère avoir autant de valeur que d’autres, même avec les incapacités physiques dues à mon AVC. Comme je l’ai déjà mentionné, cette anxiété n’est pas le seul élément responsable de cet AVC bien qu’elle y ait contribué.



CROIRE AU PÈRE NOËL 
Décembre 2017


J’ai 56 ans et ça fait 53 ans que je ne crois plus au Père Noël. Au réveillon de Noël, chez mes parents, alors que j’avais trois ans, un de mes oncles personnifiait le Père Noël, mais je l’ai reconnu. Perspicace, comme à l’habitude, en plus de cet oncle déguisé en Père Noël, je me suis demandé pourquoi il y avait des Pères Noël dans tous les grands magasins, alors qu’on tentait de nous faire croire que le vrai se trouvait à la compagnie Paquet. Je pense que la magie de Noël s’est définitivement éteinte, pour moi, à ce moment-là.

J’ai, bien entendu, répandu  la « bonne nouvelle », brisant le cœur d’enfants, dont celui du petit voisin, de mon âge, qui croyait, dur comme fer, au Père Noël.

Mes parents, contrairement aux siens, n’ont jamais encouragé ces fausses croyances. Pour sa part, en plus de croire au Père Noël, ce petit voisin croyait à la Fée des dents et au Bonhomme sept heures.

Dès que sonnait 7 heures, il se précipitait chez lui, à l’intérieur, de peur d’être attrapé et enlevé par le Bonhomme sept heures. Il devait être totalement scandalisé de me voir à l’extérieur, à une heure tardive, surtout par de chaudes nuits d’été, alors que la chaleur était insupportable dans la maison. Je me demande encore pourquoi il n’a rien découvert par lui-même ou que personne ne l’a prévenu, car il avait beaucoup de sœurs et de frères plus âgés que lui.

Ma  sœur, qui est ma cadette de quelques années, n’a pas cru, elle non plus, très longtemps, au Père Noël.  À cet effet, nos parents ont été égaux à eux-mêmes en inculquant les mêmes valeurs à tous leurs enfants. Par contre, ma sœur n’a pas senti le besoin de propager l’information, préférant laisser, à ces enfants, leurs illusions. Cela nous différencie, ma sœur et moi, en tant qu’individus.

Certains trouveront, sans doute, que mon histoire est triste, car croire au Père Noël fait partie des joies de l’enfance. Par contre, cela m’a permis, tout au long de ma vie, d’analyser froidement les situations et de cerner rapidement les personnes, en particulier, celles présentant un potentiel de dangerosité. Cette capacité intuitive a ouvert la porte, des années plus tard, à mon intérêt envers les thérapies alternatives.

Je vous souhaite un très joyeux Noël, rempli de beaux moments, en compagnie des vôtres.


LA PROSTATE  
Novembre 2017

En novembre 2016, je diffusais un texte traitant de la santé de l’homme, notamment de son vieillissement, auquel étaient intégrés des passages concernant le cancer de la prostate.

Cette année, je consacrerai la totalité de mon texte à la prostate, étant donné qu’elle doit faire partie des préoccupations de tous les hommes de plus de 50 ans. Il ne faut pas être gêné d’en discuter avec son médecin, ni d’avoir une quelconque crainte face aux examens reliés à la santé de la prostate. Il est certain que ce n’est pas nécessairement agréable de se faire examiner cette région, mais comme cela peut éventuellement nous sauver la vie, c’est un bien petit sacrifice.
Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus fréquent chez les hommes : on estime qu’un homme sur sept en recevra le diagnostic, le plus souvent à partir de la soixantaine. Bien qu’aucune cause particulière n’ait été découverte, il existerait une prédisposition génétique.
La plupart des cancers de la prostate évoluent très lentement. D’ailleurs, la grande majorité des hommes chez qui on détecte ce cancer mourront d’une autre cause. Le taux de survie cinq ans après le diagnostic dépasse 95%. Bien souvent, la tumeur demeure localisée dans la prostate et a des effets limités sur la santé, provoquant parfois des troubles urinaires ou érectiles. Il peut arriver cependant que certains cancers évoluent et s’étendent plus rapidement.
Le cancer de la prostate est la 2e cause de mortalité masculine par cancer en Amérique du Nord, après le cancer du poumon.
La prostate est une glande de l’appareil reproducteur masculin. Elle est située tout juste sous la vessie et entoure l’urètre, le canal par lequel l’urine et le sperme sont évacués (voir le schéma). Le rôle de la prostate est de produire et stocker le liquide séminal qui, avec les spermatozoïdes produits par les testicules, constitue le sperme.


Types
L’adénocarcinome est la forme la plus courante de cancer de la prostate. Il représente environ 95% des cas.
La gravité du cancer dépend de l’étendue de la tumeur (locale, avec métastases avoisinantes ou à distance) et du type de cellules cancéreuses, c’est-à-dire de leur degré de malignité. La rapidité d’évolution du cancer de la prostate est évaluée par l’échelle de Gleason, qui est basée sur le type de cellules cancéreuses. Elle est graduée de 2 (évolution lente) à 10 (évolution rapide).

Diagnostic et dépistage
Toucher rectal
Le médecin insère un doigt ganté dans le rectum pour palper la prostate et vérifier l'existence d'irrégularités. Ce moyen ne permet qu'une appréciation partielle. Mais il permet parfois de détecter des cancers chez des personnes qui ont un taux d’antigène prostatique spécifique (APS ou PSA pour "Prostatic Specific Antigen") normal.
Prise de sang
On mesure le taux d'antigène prostatique (APS ou PSA). Le cancer de la prostate peut être dépisté par la constatation de l'augmentation d'une protéine dans le sang : l'antigène prostatique spécifique ou PSA. Le PSA est une substance produite par la prostate. Cependant, un résultat élevé à ce test ne signifie pas forcément qu’il y a cancer. En effet, une quantité de plus de 4 nanogrammes/ml de cette protéine dans le sang est associée à un cancer de la prostate dans environ 25% des cas et à un autre trouble de la prostate dans 75% des cas : une hypertrophie bénigne de la prostate, une inflammation ou une infection de la prostate. De plus, le dosage de PSA ne décèle pas tous les cas de cancers. Lors d’une étude évaluant l’efficacité du test de PSA, 15% des hommes ayant obtenu un résultat négatif à ce test (d’une cohorte de 2 950 hommes âgés de 62 à 91 ans) avaient un cancer de la prostate. Mentionnons que le dosage de PSA est aussi utilisé pour suivre l’évolution de la maladie chez une personne atteinte d’un cancer de la prostate.
Echographie transrectale
Grâce aux échos produits par un faisceau d'ultrasons et interprétés par un ordinateur, le médecin peut obtenir une représentation (image échographique) de la prostate et guider l’aiguille lors d’une biopsie. Il existe d'autres modes d'imagerie. Cette technique est utilisée à des fins diagnostiques, et non de dépistage.
Biopsie
Seule une biopsie permet de diagnostiquer à coup sûr un cancer de la prostate. La biopsie est généralement pratiquée à l'aide d'une aiguille insérée dans la prostate. De 10 à 12 prélèvements de tissus sont exécutés au cours d’une même séance, dans différentes zones de la prostate. Elle est réservée aux hommes qui ont un taux élevé de PSA ou un résultat anormal au toucher rectal. La biopsie n’est toutefois pas dénuée d’effets indésirables. Les plus courants sont la présence de sang dans les urines, les selles ou le sperme, de la fièvre et l’infection de la prostate.

Mesures préventives de base
- consommer suffisamment de fruits et de légumes;
- avoir un apport équilibré en gras;
- éviter les excès de calories;
- être actif;
- ne pas fumer;
- etc.

Mesures de dépistage précoce
La Société canadienne du cancer invite les hommes âgés de plus de 50 ans à discuter avec leur médecin de leurs risques d’être atteints d’un cancer de la prostate et de la pertinence du dépistage.
Deux tests peuvent être utilisés par les médecins pour tenter de dépister de manière précoce un cancer de la prostate chez des hommes qui n’ont aucun symptôme :
- le toucher rectal;
- le test de l’antigène prostatique spécifique (APS).
Cependant, leur usage est controversé et les autorités médicales ne recommandent pas le dépistage précoce chez les hommes sans symptômes. Il n’est pas certain qu’il améliore les chances de survie et allonge la durée de vie. Il se pourrait donc que, pour la majorité des hommes, les risques (inquiétudes, douleurs et séquelles possibles en cas d’évaluation approfondie à l’aide d’une biopsie) l’emportent sur les bienfaits du dépistage.

Le texte ci-dessus était davantage axé sur le dépistage et la prévention. Éventuellement, un autre texte d’opinion traitera des méthodes curatives lorsque le cancer de la prostate est installé.



L'IMPULSIVITÉ 
Octobre 2017


Il y a des sujets que je me fais un devoir de ne pas aborder, car ils sont habituellement une source de conflits. Considérés comme très personnels, la religion et la politique en font partie.  Je ne vous divulguerai pas aujourd’hui mes allégeances politiques et ne commenterai, en aucun temps, la performance des partis politiques en place, ni celles des anciennes formations dont certaines n’existent même plus.

Je m’attarderai davantage à un trait de caractère que l’on retrouve malheureusement chez plusieurs politiciens qu’ils devraient s’efforcer d’atténuer ou de maîtriser, car, à mon avis, celui-ci n’est pas approprié quand on décide de s’engager dans la voie politique : l’impulsivité. Les politiciens sont, avant tout, des êtres humains, façonnés par leurs expériences qui auront permis, dans bien des cas, d’acquérir, au cours des années, cette impulsivité. Par contre, il n’est jamais trop tard pour s’y attaquer, surtout quand il s’agit d’un élément susceptible de devenir problématique dans la vie professionnelle.

Le fait de réagir promptement, sous le coup de l’émotion ou de dire tout ce qui nous passe en tête n’est pas adéquat quand on est politicien, ce qui oblige souvent à nous excuser ou à changer d’idée, devant l’ire de la population, en profond désaccord avec les propos tenus. Par ailleurs, il est plutôt immature de ne pas supporter la critique en politique, car elle fait partie intégrante du travail et permet, lorsque celle-ci est constructive, d’améliorer les choses.

J’ai toujours perçu la politique comme un jeu d’échecs où la réflexion et l’élaboration de stratégies sont primordiales.

Plus le politicien en question occupe un rang élevé dans la hiérarchie politique, plus les répercussions peuvent être importantes. En fait, l’impulsivité peut avoir des conséquences désastreuses si  ce politicien dirige un pays, car les nombreux résidents de ce pays en seront affectés. Quand ce pays fait partie des grandes puissances mondiales, cela peut affecter le monde entier. En revanche, s’il dirige une ville, les répercussions sont moins sérieuses, quoique désagréables, mais ne concernent que les citoyens de cette ville.

Comme il y a peu de situations exigeant une réaction immédiate, je pense qu’un temps de recul et de réflexion s’avère avantageux avant d’exposer publiquement sa position.


Personnellement, je n’ai jamais senti l’appel de la politique. Ce n’est pas par manque d’intérêt pour mes concitoyens, mais je considère qu’il existe d’autres moyens de changer et d’améliorer les choses. Par contre, j’admire ces femmes et ces hommes, qui font, parfois, d’énormes sacrifices du côté de leur vie personnelle et familiale, pour se consacrer au bien-être des autres par leur engagement politique. 



ÊTRE À LA BONNE PLACE  
Septembre 2017

Vous connaissez sûrement de ces personnes, car il y en a souvent plus d’une dans tous les milieux de travail. On se demande tous ce qu’elles font là et pourquoi elles ont choisi d’embrasser cette carrière. D’ailleurs, elles dégagent une aura d’incompétence et étonnamment, sont encouragées par leurs supérieurs à coup de promotions et d’augmentations de salaire.  Pourtant, on s’entend qu’elles ne sont pas à la bonne place.

Il y a de bons et de mauvais médecins, de bons et de mauvais chauffeurs d’autobus, de bons et de mauvais avocats, de bons et de mauvais travailleurs de la construction, de bons et de mauvais professeurs, de bons et de mauvais ergothérapeutes, etc.

Ces personnes se sont souvent retrouvées là par un concours de circonstances, mais comme le salaire et les conditions de travail étaient intéressants, elles ont décidé d’y rester, parfois des décennies, en demeurant profondément insatisfaites et en rendant malheureux tous les gens de leur entourage (collègues de travail, clients ou patients qu’elles doivent desservir, fournisseurs, etc.). En fait, ancienneté et compétence ne sont pas synonymes.

Elles ont recours à divers stratagèmes pour masquer leurs carences et leur incompétence. Plusieurs font des crises de nerf (ou de larmes) pour attirer la pitié, dès qu’elles sentent que la situation se corse; d’autres ont un bureau toujours encombré de piles de dossiers pour faire croire qu’elles sont débordées de travail; certaines impressionnent par leur bagou ou leur façon d’écrire, etc.

Cela fonctionne un certain temps, mais elles finissent toujours par rencontrer un supérieur qui ne se laissera pas attendrir et réussira à les démasquer.

Pour ma part, je pense avoir été à la bonne place tout au long de ma carrière. Les nombreux et touchants témoignages reçus de la part d’employés ou d’ex-employés me remerciant des excellents services que je leur ai rendus, en sont la preuve. Même si je n’ai fait que mon travail, cela m’a beaucoup ému. Je dois mentionner que ces remerciements venant de la base, des employés que je devais accompagner, étaient parfois plus importants que les marques d’appréciation de mes patrons. Je crois que je possédais (et que je possède toujours) les qualités nécessaires pour occuper un tel emploi : diplomatie, empathie, discrétion et entregent.

Comme j’étais un employé non syndiqué, un représentant de l’employeur, j’ai pris, à plusieurs reprises, au grand dam de mes supérieurs, la part des employés, car je possédais des renseignements privilégiés qui auraient pu changer les choses. Malheureusement, je ne pouvais divulguer ces renseignements sans trahir la confiance des personnes qui s’étaient ouvertes à moi.

Comme je suis parti rapidement après mon AVC et qu’aucun retour au travail n’est désormais possible, je demeure déçu de n’avoir pu saluer convenablement mon monde, dont plusieurs personnes avec qui j’avais des échanges quasi quotidiens. Je pense toutefois avoir laissé un bon souvenir de mon passage.

Tout ça pour souligner l’importance de faire les bons choix de carrière, pour être à la bonne place et heureux tout au long de sa vie professionnelle. Il ne faut pas avoir peur d’effectuer des changements quand cela s’impose. À cet effet, je vous invite à lire ou à relire le texte « Le retour à l’école » que je diffusais dans ce blogue, en septembre 2016.




LES VACANCES, UN MOMENT DE RESSOURCEMENT    
Juin 2017

Quand je travaillais, les vacances étaient toujours les bienvenues, car ce temps d’arrêt me permettait de me reposer et de faire le point, loin des préoccupations du travail. Cette période s’avère nécessaire, à tout le monde, pour permettre au corps et à l’esprit de se régénérer.

Il ne faut pas croire que cette période devient inutile au moment de la retraite, car le besoin de changer d’air est présent plus que jamais. Le fait d’être plus souvent à la maison explique ce besoin impératif, quelques fois par année, de voir autre chose et de côtoyer des personnes différentes.

J’ai pris, pendant longtemps, mes vacances au Québec, car nous y avons de très beaux coins, souvent méconnus, par la plupart des gens. Depuis quelques années, je ressentais le besoin d’être en contact avec d’autres cultures, c’est pourquoi je prenais davantage mes vacances à l’étranger. On dit que les voyages forment la jeunesse, ce qui est vrai et la vieillesse aussi, par la même occasion, car ces voyages ouvrent l’esprit et nous rendent plus tolérants, à certains égards.

Dans la vie, j’essaie de ne pas avoir de regrets. Par contre, j’aurais dû commencer à voyager bien plus tôt, car on ne sait jamais quand la santé va nous abandonner. Pour moi, il est maintenant trop tard et il me reste les souvenirs des Français et des Espagnols.

J’avais des projets pour les prochaines années (Angleterre, Japon, Italie, etc.), mais tout ceci a été reporté ou annulé, malheureusement. La contrainte concernant la durée et le moment des voyages n’aurait pas posé de problèmes, comme je suis à la retraite.

Peu importe le type de voyages que vous ferez, l’important est qu’ils vous permettent de vous ressourcer et de recharger vos batteries.

Je vous souhaite de bonnes vacances, du repos, du beau temps et de la chaleur. Il n’y aura pas de textes, pour les deux prochains mois, car je profiterai, moi aussi, de l’été qui s’avère si court.




LA LIBERTÉ DE CHOIX      
Mai 2017

On entend souvent des gens dire : « je n’avais pas le choix » pour justifier le fait de demeurer, pour une période plus ou moins longue, dans une situation intenable. Ceci n’est pas vrai, car nous avons toujours le choix.

Il est certain que les choix que nous faisons ne coïncident pas nécessairement avec ce que nous désirons vraiment, mais ils auront, au moins, dans certains cas, le mérite de faire cesser la situation problématique.

La peur, qui est une source de souffrance, au même titre que l’ignorance, l’égo, la dépendance et l’aversion, est bien mauvaise conseillère et nous incite souvent à accepter l’inacceptable. En fait, la peur nous paralyse, nous empêchant de progresser.  Elle peut être extérieure à  nous, mais la plupart du temps, nous la générons et l’entretenons nous-mêmes.

Peur de se retrouver sans le sou, peur de mourir, peur d’être malades, peur de souffrir, peur d’être jugés, peur de décevoir, peur que nos enfants ne réussissent pas bien à l’école, etc. La peur peut prendre différentes formes, mais, en général, ne nous apporte rien de positif.

J’ai longtemps hésité avant de raconter ceci, car je ne voudrais pas que la personne se reconnaisse ou que l’on reconnaisse l’organisation pour laquelle je travaillais. Comme je ne nomme ni l’une, ni l’autre, je me permets de le faire. Certains de mes ex-collègues sauront toutefois de qui je parle et pourront constater que les conséquences étaient beaucoup plus sérieuses, pour moi, qu’il n’y paraissait.

Un jour, un cadre fut embauché pour, supposément, améliorer l’efficacité administrative et accroître le rayonnement de l’organisation; cela passant par un renouvellement du personnel. Pas besoin de vous dire que le dénigrement, à mon endroit, a débuté très rapidement. Passer de héro à zéro, du jour au lendemain, est très difficile à comprendre, d’autant plus que le cadre concerné avait une complice avec qui j’avais une relation d’autorité. Le fait de me retirer la gestion de dossiers dont je m’étais toujours occupé avec brio, sans aucune possibilité d’explications, ne pouvait susciter que des interrogations et des remises en question chez moi. Le vieux truc, quand on n’a rien à reprocher à la personne dont on veut se débarrasser, est de l’écœurer jusqu’à ce qu’elle décide de quitter par elle-même. C’est ce qui s’est produit dans mon cas.

En regardant la télé, je suis tombé sur un reportage présentant alors un livre récemment publié : Le harcèlement moral. Le journaliste faisait état exactement, en parlant de ce livre, de la situation que je vivais au travail. Je me suis procuré ce livre de Marie-France Hirigoyen, psychiatre française, et sa lecture fut une réelle révélation, car elle me permettait, pour la première fois, de nommer la situation dont j’étais victime : le harcèlement moral. Pour illustrer mon propos, je vous partage ce qui est écrit sur la jaquette : « Il est possible de détruire quelqu’un juste avec des mots, des regards, des sous-entendus : cela se nomme violence perverse ou harcèlement moral ».

Le pire, dans tout ça, est que cette situation a imprégné, de manière permanente, un stress qui a ruiné ma santé à long terme, dont je me suis servi, même quand je n’en avais plus besoin. En changeant d’emploi, j’ai bien vu que je n’étais pas incompétent ou inadéquat, mais le mal était déjà fait.

Le stress est une réaction de défense de l’organisme en réponse à un danger ou à une menace. Ces sont les glandes surrénales qui produisent les hormones responsables du stress. Le stress chronique, dont je souffrais, provoque un épuisement des surrénales, ce qui mène souvent à la dépression nerveuse ou à d’autres problèmes de santé plus graves les uns que les autres. Je ne pense pas que le stress soit uniquement la cause de mon AVC, quoique il y ait largement contribué.

Je sais, avec le recul, que j’aurais pu gérer la situation bien autrement et faire d’autres choix pour régler le problème et préserver ma santé. Par contre, quand cela arrive, nous nous sentons démunis et nous faisons de notre mieux, à ce moment-là.

Tout ceci pour dire qu’il faut étudier toutes les opportunités qui s’offrent à nous, de manière à effectuer un choix éclairé. En fait, il existe plusieurs solutions à un problème et nous avons  toujours la liberté de nos choix.


NOS RÊVES ET NOS PROJETS

Avril 2017

Depuis toujours, je suis en mesure d’analyser froidement une situation après, bien sûr, une période de recul de quelques jours ou de quelques semaines. Il est certain que, sur le coup, ce sont les émotions qui prennent toute la place.

Les rêves et les projets demeurent un moteur qui nous aide à bien vivre et à traverser certaines épreuves.

Voilà bientôt deux ans que j’ai subi ce terrible accident vasculaire cérébral qui a anéanti, en quelques secondes, des décennies de travail et d’énergie. J’ai mentionné, à plusieurs reprises, de ne pas mettre une croix, trop rapidement, sur nos projets. Par contre, je crois, maintenant, avoir le recul et la maturité nécessaires pour oublier la majorité des projets que j’avais échafaudés dans ma vie antérieure. Même si je suis profondément déçu, ce n’est toutefois pas la fin du monde, car je devrai les remplacer par de nouveaux projets, tenant davantage compte des limitations importantes avec lesquelles je devrai dorénavant vivre. D’ailleurs, ce qui était autrefois une source de plaisir ne l’est plus maintenant, ce qui est un signe que des choses ont évolué en moi.

Cela ne signifie pas la fin des efforts pour me réhabiliter, car je « travaillerai » aussi fort qu’avant, mais ça m’évitera d’espérer un retour pratiquement entier à la santé qui ne se produira probablement jamais. En fait, les espérances inutiles sont malsaines à tous les points de vue.

Il faut garder en tête qu’un AVC est un sévère accident que subit le cerveau. Comme tous les accidents, une convalescence, plus ou moins longue, s’avère nécessaire. Compte tenu de la complexité du cerveau humain et du caractère unique de chaque individu, même les meilleurs médecins ne peuvent établir un pronostic précis, s’appliquant à tous les cas. Malgré que certains médecins-spécialistes m’aient dit que ma réadaptation pouvait durer jusqu’à cinq ans, je sais que les progrès sont à peine perceptibles, comparativement aux premiers mois, alors que ceux-ci étaient fulgurants. Si les résultats de ma réadaptation vont au-delà de mes espérances, alors tant mieux, mais je préfère ne pas avoir trop d’attentes en me mettant une pression indue. Certaines personnes diront que c’est un manque de patience de ma part ou une de mes phases de découragement, ce qui n’est pas le cas, mais plutôt une façon réaliste d’aborder les choses.

Même si plusieurs deuils sont derrière moi, il en reste un bon nombre à faire. Plus jeune, certaines choses auraient été difficiles à accepter, alors que maintenant, avec l’âge et la maladie, mes priorités ont changé et il s’avère que ces mêmes éléments se retrouvent plutôt en bas de la liste.

L’important est de ne pas cesser de rêver et d’élaborer des projets, mais ils doivent, tout de même, demeurer réalisables.


LA SANTÉ DE LA FEMME

Mars 2017

Eh non, mesdames, je ne vous avais aucunement oubliées. Quoique vous rencontrerez des points communs avec le texte sur la santé de l’homme, car nous sommes, avant tout, des êtres humains, je m’attarderai presque exclusivement à vos besoins et à vos problématiques. Il n’est toutefois pas défendu aux hommes de lire ce texte pour mieux comprendre le phénomène du vieillissement de la femme.

Chez la femme, la ménopause signale la fin de la fertilité et correspond aux premières manifestations du phénomène du vieillissement. Ce n’est cependant pas la fin du monde, ni une maladie, mais plutôt, une période de transition.

Le vieillissement, tant chez l’homme que chez la femme, est marqué par une baisse du taux d’hormones. Mais qu’est-ce que la ménopause exactement? En fait, il s’agit de l’arrêt du cycle menstruel, causé par l’incapacité des ovaires à produire des œstrogènes et de la progestérone. Ceci amène un certain nombre de symptômes plutôt désagréables, mais aussi très variables d’une femme à l’autre. Chez certaines, la ménopause passe à peu près inaperçue, mais chez d’autres, cette période est tout à fait invivable. Elle touche les femmes entre la fin de la quarantaine et le début de la cinquantaine.

Les principaux symptômes sont les suivants : bouffées de chaleur, perturbation et arrêt des menstruations, grande nervosité, insomnie, épisodes de dépression, sueurs froides, sécheresse vaginale, maux de tête, douleurs articulaires, ostéoporose, apparition de poils indésirables sur certaines régions du visage, prises de poids, etc.

Ces inconforts peuvent être accentués par le bagage génétique, les habitudes et le rythme qu’a eu la femme tout au long de sa vie. Les émotions et le stress mal gérés, une alimentation souvent déficiente ou inappropriée, l’exposition à la pollution (chimique, électronique ou autres), le manque d’exercice physique, des blessures physiques mal consolidées sont parmi les éléments qui font en sorte que le phénomène du vieillissement est plus marqué chez certaines.

À travers le monde, la ménopause est vécue différemment selon les cultures. Dans certains pays, l’arrêt de la fécondité est considéré comme une catastrophe, reléguant les femmes âgées au rang des « inutiles » de la société. En d’autres endroits, ces femmes sont valorisées et représentent la sagesse et l’expérience. Les femmes asiatiques, quant à elles, sont très peu affectées par les troubles liés à la ménopause, sans doute en raison de leur alimentation riche en soya.

Peu importe le pays d’où vous venez, il n’y a pas de raison de vous empêcher, malgré votre âge, de mener une vie active, enrichissante et épanouissante, car le vieillissement est simplement une étape normale de la vie.

J’en conviens, le vieillissement n’est pas nécessairement agréable. Assister ainsi au déclin de son corps; la peau qui commence à se flétrir, l’apparition des rides et des cheveux gris, les seins qui tombent et le postérieur qui s’élargit. Il faut cependant aborder cette étape de la vie dans un certain état de sérénité qui permettra de garder votre vitalité. C’est tout à fait possible, car les gens qui sont bien dans leur corps, même à un âge très avancé, dégagent quelque chose qui fait en sorte que nous les trouvons beaux et belles. Pensons un instant à ceux et celles qui, au contraire, n’acceptent pas ce phénomène, vieillissent mal ou paraissent ridicules en recourant à diverses techniques pour paraître plus jeunes.

Alors, voilà quelques conseils qui pourront certainement aider, peu importe l’âge, car il n’est jamais trop tard pour changer de mauvaises habitudes de vie.  Je m’adresse aussi aux jeunes femmes qui font très peu attention à elles. Vous devrez considérer le fait d’avoir un mode de vie sain comme un investissement pour vos vieux jours.

Une alimentation saine, adaptée à votre niveau d’activité physique, est fondamentale, car nous avons généralement tendance à avoir une alimentation trop lourde et acidifiante. Augmenter les quantités de fruits et de légumes frais, réduire la quantité de protéines et surtout, apprendre à reconnaître votre sentiment de satiété, car nous mangeons souvent trop par rapport à nos besoins énergiques et à notre appétit. Éliminer les aliments trop gras, la friture, les aliments trop sucrés et réduire, à un niveau raisonnable, la consommation d’alcool et de boissons gazeuses. Toutes ces mesures contribueront à obtenir et surtout, à conserver un poids santé. Le fait d’intégrer le lin et le soya à votre menu, sous différentes formes, aidera à réduire les risques de cancer, à renforcer le système immunitaire, à améliorer le transit intestinal, à réduire le cholestérol et à contrôler les bouffées de chaleur. Ce sont des aliments qui, en plus d’être peu coûteux, sont très bénéfiques. Par exemple, les boissons de soya, le tofu apprêté de diverses façons, les graines de lin moulues ajoutées à vos plats préférés, la crème Budwig, etc. Un petit mot pour les femmes souffrant d’hypothyroïdie, le soya est plutôt contre-indiqué.

La gestion du stress est un élément très important. Des activités relaxantes quotidiennes, l’apprentissage d’une technique de respiration et/ou de méditation, une meilleure planification de votre agenda aideront à contrôler le stress, responsable d’un grand nombre de problèmes de santé, tant physiques que psychologiques. Le yoga, le Qi Gong et le Taï chi sont des exemples d’activités qui permettent de conserver un certain équilibre et de ralentir le processus du vieillissement. Que dire de la réflexologie, une technique reconnue pour procurer un état de détente et de bien-être général. D’ailleurs, la stimulation des points réflexes du système endocrinien, du système nerveux, des systèmes immunitaire et lymphatique aidera au bon fonctionnement des divers organes et glandes de la femme, réduisant ainsi les inconforts causés par la ménopause.

Il est aussi important de bien planifier votre retraite. Il s’agit d’une grande période d’adaptation, après toutes ces années au cours desquelles vous avez tenu le rôle de « superwoman », au travail et à la maison. Il faut avoir un réseau social différent de celui du travail que vous pourrez conserver à la retraite. Il est suggéré d’avoir des champs d’intérêt, des passe-temps ou d’autres activités qui vous permettront de vous engager, de vous sentir utiles et de briser l’isolement. Il ne faut pas oublier de préparer la personne conjointe à ce nouveau rythme de vie, qui viendra probablement modifier la dynamique du couple.

Un bilan médical régulier (annuellement ou à tous les deux ans) est essentiel pour permettre au médecin de détecter, de façon précoce, d’éventuels problèmes de santé majeurs et pour s’assurer que votre bilan sanguin est adéquat.  À partir de la mi-quarantaine, un examen de dépistage des maladies du sein devrait faire partie des préoccupations de toutes les femmes. À noter qu’au Québec, le programme volontaire de dépistage du cancer du sein offre gratuitement aux femmes, de 50 à 69 ans, un examen de dépistage (généralement, une mammographie) à tous les deux ans. L’auto-examen des seins, quoique contesté, devrait, à mon avis, être pratiqué une fois par mois. Pour celles qui ne le pratiquent pas ou qui désirent en connaître davantage, je vous encourage à visiter le site  http://www.cancerdusein.org/le-depistage/lauto-examen-des-seins où vous trouverez, en plus de la technique, bien expliquée, à l’aide d’illustrations, une foule d’autres renseignements utiles. Le cancer du sein est la principale cause de décès chez les femmes âgées de 35 à 55 ans. Ce cancer affecte malheureusement des femmes de plus en plus jeunes. Tel que je le mentionnais précédemment, le fait d’adopter un mode de vie sain et de subir, régulièrement, un examen de dépistage représentent les meilleurs moyens de demeurer en bonne santé et de réduire le risque d’être atteintes de cette terrible maladie qui ne cesse de progresser parmi la population.

Il faut penser que le fait de vieillir n’a pas que de mauvais côtés. Les rides sont le reflet d’une vie riche en expériences, heureuses et malheureuses, ayant permis de cheminer, de progresser, d’en sortir grandies et plus matures. Pour plusieurs personnes, l’arrivée des petits-enfants amène une nouvelle dimension à la vie. La relation avec ces petits êtres, différente de celle vécue avec vos propres enfants, procure son lot de bonheur et de joie.

En faisant attention à votre santé tout au long de votre vie, en nourrissant bien votre corps et votre esprit, en prenant soin de votre image corporelle de façon naturelle, vous serez bien positionnées pour vous assurer une belle vieillesse.

J’espère sincèrement que ces quelques renseignements et conseils sauront vous être utiles. Vous n’avez peut-être pas appris grand-chose de nouveau, mais je crois profondément qu’il est nécessaire de rappeler occasionnellement quels sont les facteurs naturels de santé qui sont des clés de la prévention des maladies.


PLACE AUX JEUNES

Février 2017

Je suis de ceux qui ont une grande confiance en la jeunesse pour mener notre société vers de nouveaux horizons.

Pour ce faire, il faut laisser l’espace nécessaire aux jeunes et ne pas hésiter à céder notre place quand cela est possible. Cela ne signifie pas de les laisser se débrouiller seuls, mais plutôt de les encadrer et de leur transmettre notre expertise.

Certains diront que les employés du secteur public sont des privilégiés par leur fonds de pension, ce qui est probablement vrai. Par contre, il ne faut pas croire que l’employeur le paie en totalité, car les employés contribuent, à grands frais, à sa rentabilité et à sa pérennité.  Ce fonds de pension permet toutefois de partir à la retraite relativement jeune et de laisser notre place à la jeunesse qui aura, à son tour, à faire ses preuves.

N’eut été de mon AVC, je m’apprêtais à prendre ma retraite, malgré une pénalité, et à céder ma place, dès l’âge de 55 ans.

Vous connaissez sûrement des gens très âgés qui ne veulent, sous aucune considération, laisser leur place, car nous en trouvons dans tous les métiers et dans toutes les sphères de la société. Quand on a connu notre moment de gloire dans les années ’60 ou ’70, il faut nous dire que notre jeunesse et notre popularité ne reviendront jamais. Malheureusement, on ne peut « être » et « avoir été » en même temps. Ceux et celles qui tentent l’expérience sont plutôt pathétiques. Le meilleur exemple, illustrant ce propos, est la chanson suivante : « hier encore, j’avais vingt ans, je caressais le temps… ». Je m’excuse auprès des fans, mais je trouve qu’il y a quelque chose d’anormal de chanter ceci quand on a atteint l’âge vénérable de 90 ans et plus.

Il est certain que c’est sécurisant de vivre dans le passé, car nous sommes en terrain connu. Par contre, ce refus de regarder vers l’avenir et l’inconnu nous empêche, malheureusement, de progresser et de nous développer.


Quand je pense au succès que connaissent les spectacles « Le retour de nos idoles » et  « Les Tannants » ou bien, les séries télévisées, datant de plus de trente ans, comme « Les belles histoires des pays d’en haut » ou « Le temps d’une paix » qui remportent encore des cotes d’écoute fort honorables, je ne peux que constater que beaucoup de gens vivent encore dans le passé.



Nous avons tous rencontré des personnes significatives dans notre vie qui nous auront apporté beaucoup, consciemment ou inconsciemment. Je n’oublierai jamais Maryse qui m’a pris sous son aile et qui a transmis tout son savoir au jeune que j’étais alors, occupant un premier emploi à la sortie de l’école. Maryse, que je sentais parfois désabusée par sa situation professionnelle, n’avait probablement pas conscience de l’influence positive qu’elle a eu sur moi me permettant de prendre ma place, d’exploiter mon potentiel et de devenir la personne que je suis aujourd’hui, l’employé que j’aurai été tout au long de ma carrière.



Il faut éviter de voir les jeunes comme une menace, mais comme des gens qui ont des idées pour faire avancer la société et, malgré que nous leur ayons transmis notre expertise, qui ont besoin de vivre leurs propres expériences. Il ne faut pas s’imaginer que tout sera fait comme nous le faisions nous-mêmes, mais, après tout, il n’y a pas qu’un seul chemin pour se rendre d’un point A à un point B.



Les jeunes méritent notre confiance et n’hésitons pas à « donner au suivant », car d’autres, auparavant, y ont cru, fort heureusement. Vivons l’instant présent et regardons toujours vers l’avant.


2017... UN AUTRE PAS VERS LE CHANGEMENT

Janvier 2017


Les grands changements sont généralement précédés par une période, plus ou moins longue, de bouleversements (écologiques, politiques, climatiques ou sociaux).

Avec tout ce qui s’est produit au cours des dernières années, nous pouvons donc en conclure que nous traversons actuellement l’une de ces périodes de bouleversements.

Nous n’avons qu’à penser aux éléments suivants que nous pouvons observer partout dans le monde : la montée du terrorisme et de la violence, le résultat des élections de divers pays, les guerres, le racisme, la pauvreté, la xénophobie, l’homophobie, la drogue, les tremblements de terre, les inondations, l’individualisme de la société, etc. Chez nous, la situation n’est guère plus reluisante.

Nous ne pourrons nous y soustraire et le tout finira par éclater, à susciter un éveil collectif. Ceci se traduira par de grands changements et, probablement, après une période de transition, à des jours meilleurs. J’ignore quand cela se produira et quelle forme cela prendra, mais une chose est certaine: la situation ne peut demeurer comme elle est maintenant.

Un temps d’adaptation s’avérera vraisemblablement nécessaire. Toutefois, les personnes qui ont déjà amorcé une démarche spirituelle auront une longueur d’avance et s’adapteront plus facilement.

En continuant de nous préparer à la venue de ces grands changements, je vous souhaite une année 2017 sous le signe du succès, du bonheur et surtout, de la santé qui est la chose la plus précieuse que l’on puisse posséder.


LES VRAIES VALEURS DE NOËL

Décembre 2016


Que sont devenues les valeurs qui représentaient si bien la fête de Noël?

Autrefois, Noël était une fête presque exclusivement religieuse; elle est devenue très commerciale avec les années. En fait, je la qualifierais, plutôt, de fête des centres d’achat, en raison de l’obligation d’acheter des cadeaux. Quand on pense que certaines personnes s’endettent et finissent de payer leur Noël, en juin.

Il n’est pas rare de voir des enfants, membres de familles recomposées, dotés de huit grands-parents, parfois plus, recevoir quelques 25 cadeaux. Dans ce cas, où est passé la magie de Noël?  On est bien loin d’une orange au fond d’un bas, comme en recevaient nos parents et nos grands-parents. Toutefois, ils étaient tout aussi heureux, car l’emphase n’était pas mise là-dessus. Il est certain que le rythme de vie était fort différent, car les jeunes d’aujourd’hui sont fascinés par les technologies, alors qu’elles n’existaient pas dans les époques précédentes.

Comme vous le savez, je ne suis pas très religieux, même si j’ai toujours une crèche au bas de mon arbre de Noël. Je pense que c’est davantage folklorique que par croyances, mais n’empêche que je tente, de plus en plus, de retrouver l’essence véritable de Noël. Depuis quelques années, dans ma famille, nous ne nous offrons plus de cadeaux de Noël, considérant qu’ils ne sont aucunement une preuve de l’amour des nôtres.

Le plaisir de se retrouver ensemble autour d’un bon repas, auquel chacun aura participé, dans un esprit d’amour et de partage, ou de pratiquer une activité devrait suffire à nous plonger dans les valeurs réelles de Noël. Le pardon fait également partie des valeurs de Noël. J’ai pardonné à ceux et celles qui m’ont fait du mal. Par contre, je ne suis pas encore prêt à leur faire confiance, ni à leur donner ou redonner mon amitié et à faire « comme si ». Même si je ne leur en veux pas, car ils avaient probablement leurs raisons d’agir ainsi, je préfère tout de même garder une distance et ne pas provoquer inutilement des rencontres. Certains diront que ce n’est pas un vrai pardon, mais ceux qui me connaissent savent que je suis un être entier qui n’accorde pas sa confiance à n’importe qui.

Je vous souhaite à tous un très joyeux Noël et beaucoup de bonheur, en compagnie des vôtres!


LA SANTÉ DE L'HOMME

Novembre 2016

Il m’apparaît approprié, en ce mois du Movember, dédié mondialement à la sensibilisation au cancer de la prostate, de vous entretenir de la santé de l’homme, notamment en ce qui concerne le phénomène du vieillissement.

Chez l’être humain, le vieillissement est associé, en grande partie, à une baisse du niveau d’hormones. Nous entendons souvent parler du volet féminin, soit la ménopause, causant des inconforts importants chez un grand nombre de femmes : perturbations et arrêt des menstruations, bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, ostéoporose et autres. Le tout est provoqué par une baisse du taux d’œstrogènes et de progestérone et la cessation de leurs productions par le corps de la femme, vers la fin de la quarantaine et le début de la cinquantaine. J’y reviendrai au cours des prochains mois.

Chez l’homme, la testostérone est l’hormone qui lui confère ses caractéristiques de force et de virilité. En fait, l’homme est au maximum de son potentiel sexuel entre 18 et 25 ans. Le taux de de testostérone diminue progressivement, sans effet marqué, avant l’âge de 40 ans.

La diminution du taux de testostérone et ses effets se nomment « andropause ». Elle se caractérise par une baisse de la libido, des érections moins vigoureuses et moins fréquentes, une perte de la masse musculaire, une augmentation de la graisse abdominale et des problèmes de prostate (hypertrophie de la prostate).  On peut retrouver des épisodes de dépression et d’insomnie chez certains. De plus, apparaissent souvent des problèmes cardiaques, d’hypercholestérolémie ou de diabète.  Le nombre et l’intensité de ces effets peuvent toutefois être très variables selon les individus.

Il faut souligner que, contrairement à la femme, l’homme demeure, en principe, fertile jusqu’à sa mort, dans la mesure où il peut toujours avoir des érections et des relations sexuelles normales.

Les différentes manifestations du vieillissement varient également en raison du bagage génétique, des habitudes et du rythme qu’a eu l’homme depuis le début de sa vie.

En Amérique du Nord, les progrès de la médecine moderne et de meilleures normes de salubrité ont réussi à prolonger l’espérance de vie, mais nous devons donc distinguer   « espérance de vie » et « espérance de vie en bonne santé ». Nous retrouvons des problèmes de santé importants chez une grande partie de la population dès la soixantaine, se traduisant par une diminution de la qualité de vie et une augmentation des coûts en santé. Pour quelles raisons, puisque le corps humain est, semble-t-il, programmé pour vivre 120 ans?

Le stress mal géré, une alimentation souvent déficiente ou inappropriée, l’exposition à la pollution (chimique, électrique ou autres), le manque d’exercice physique, des blessures physiques mal consolidées sont parmi les éléments faisant en sorte que le phénomène du vieillissement est plus marqué chez certains.

Alors, voilà quelques conseils qui pourront certainement aider, peu importe l’âge, car il n’est jamais trop tard pour changer de mauvaises habitudes de vie.  Je m’adresse aussi aux jeunes qui font très peu attention à eux et se croient invincibles. Vous devrez considérer le fait d’avoir un mode de vie sain comme un investissement pour vos vieux jours.

Il est primordial de pratiquer un exercice physique adapté à sa condition et à son rythme. Il faut toujours s’assurer de respecter sa capacité physique et de prévoir une période de récupération suffisante. À 50 ans, on n’a plus la même résistance qu’à 20 ans. Il faudra souvent un plus long temps de repos et l’intensité de l’exercice devrait être réduite.

Une alimentation saine, adaptée à son niveau d’activité physique, est fondamentale, car nous avons généralement tendance à avoir une alimentation trop lourde et acidifiante. Augmenter les quantités de fruits et de légumes frais, réduire la quantité de protéines et surtout, apprendre à reconnaitre son sentiment de satiété, car nous mangeons souvent trop par rapport à nos besoins énergiques et notre appétit. Éliminer les aliments trop gras, la friture, les aliments trop sucrés et réduire, à un niveau raisonnable, la consommation d’alcool et de boissons gazeuses. Toutes ces mesures contribueront à obtenir et surtout, à conserver un poids santé.

La gestion du stress est aussi un élément très important. Des activités relaxantes quotidiennes, l’apprentissage d’une technique de respiration et/ou de méditation, une meilleure planification de son agenda aideront à contrôler le stress, responsable d’un grand nombre de problèmes de santé, tant physiques que psychologiques.

Si vous êtes à quelques années de votre retraite, il est important de bien planifier et préparer cette nouvelle étape de votre vie. Il s’agit d’une grande période d’adaptation après vous être levé, tous les matins, pendant 40 ans, pour vous rendre au travail. Il faut avoir un réseau social différent de celui du travail que vous pourrez conserver à la retraite. Il est suggéré d’avoir des champs d’intérêt, des passe-temps ou d’autres activités qui vous permettront de vous engager, de vous sentir utile et de briser l’isolement. Il ne faut pas oublier de préparer la personne conjointe, à ce nouveau rythme de vie, qui viendra probablement modifier la dynamique du couple.

Un bilan médical régulier (annuellement ou à tous les deux ans) est essentiel pour permettre au médecin de détecter précocement d’éventuels problèmes de santé majeurs et pour s’assurer que son bilan sanguin est adéquat. Considérant que le cancer de la prostate est le plus courant et l’un des plus meurtriers, l’examen de la prostate, à partir du début de la cinquantaine, devrait faire partie des préoccupations de tous les hommes (ajout du PSA [prostatic specific antigen] au bilan sanguin et examen par toucher rectal). Tous les hommes que je connais appréhendent cet examen par toucher rectal, le qualifiant d’examen du trou de cul ou d’examen avec le gant à vaisselle. On s’entend que ce n’est pas agréable, mais cela est quand même moins pire qu’un traitement dentaire. De plus, un examen gynécologique, pour une femme, ne doit pas être plus intéressant. D’ailleurs, ce toucher rectal, dans le cadre du bilan de santé, ne dure que quelques secondes. Quand on pense que cet examen peut éventuellement nous sauver la vie, c’est un bien petit sacrifice.  Par contre, quand un cancer est suspecté, un examen plus vigoureux pourra être pratiqué par le spécialiste en urologie, lui permettant de poser un diagnostic précis. Discutez-en franchement avec votre médecin.

Les femmes sont habituées à effectuer régulièrement un autoexamen des seins; les hommes, quant à eux, auraient intérêt à pratiquer mensuellement un autoexamen des testicules afin de s’assurer qu’ils sont exempts de bosses ou d’autres anomalies. Le cancer des testicules, quoique peu fréquent, est curable à 95% lorsqu’il est diagnostiqué et traité à temps. La technique est simple que je vous suggère de pratiquer sous la douche, alors que la peau du scrotum est décontractée par l’action de l’eau chaude. Il s’agit donc de faire rouler chacun des testicules entre le pouce et les doigts. En moyenne de la grosseur d’un œuf, les testicules devraient être lisses, sans aspérités. Si vous notez un changement de grosseur, de forme, de consistance ou si vous sentez une bosse molle ou dure, parlez-en à votre médecin. Lors de cet examen, vous sentirez l’épididyme, une structure à l’allure d’une corde située en haut et à l’arrière de chaque testicule.

Je ne peux parler du vieillissement chez l’homme sans ajouter un petit mot sur la calvitie qui touche environ 30% des hommes d’âges divers. La cause de la calvitie est généralement d’origine hormonale et héréditaire. Il n’existe que peu de moyens de l’arrêter ou de la ralentir, mis à part certains médicaments pharmaceutiques très coûteux, comportant leur lot d’effets secondaires et des techniques chirurgicales dont les résultats sont souvent mitigés.

Votre humble serviteur en est affecté depuis le début de la trentaine et rien ne laissait présager ce phénomène chez moi. Jeune, j’avais une chevelure épaisse et frisée. Le tout a débuté lentement au niveau de la tonsure et, par la suite, au front, jusqu’à ne laisser qu’une couronne. Je vous mentirais si je vous disais que c’est agréable, mais on s’acclimate soi-même à cette nouvelle image et l’entourage également. Heureusement, ça se déroule progressivement, sur quelques années, ce qui nous donne le temps de nous y habituer.

Pour ma part, je conserve le peu qui reste, très court, presque rasé. C’est confortable, facile d’entretien et personnellement, je préfère ça à d’autres techniques qui n’ont pas l’air naturel, comme une perruque (collée ou non) ou des microgreffes de cheveux donnant une allure de « tête de poupée ».  En fait, cela fait partie du processus d’acceptation du phénomène du vieillissement et, entre nous, il y a des choses plus graves qu’une poignée de cheveux perdus, j’en sais quelque chose.

En faisant attention à notre santé tout au long de notre vie, en nourrissant bien notre corps et notre esprit, en prenant soin de notre image corporelle de façon naturelle, nous sommes bien positionnés pour nous assurer une belle vieillesse. Les femmes sont généralement plus sensibilisées à tout ceci et davantage à l’écoute de leur corps, mais c’est notre affaire à nous aussi, messieurs.

L'INTIMIDATION  

Octobre 2016


À en croire les médias, l’intimidation est un phénomène nouveau, alors qu’il a toujours existé, sauf qu’on ne l’appelait pas comme ça et que, malheureusement, on ne le dénonçait pas, à une certaine époque.

Dans mon temps (les années ’70), on nous disait simplement que les gens faisaient des farces, que c’était normal de se faire écœurer et qu’il fallait prendre son mal en patience. Heureusement, les réseaux sociaux, représentant un potentiel de diffusion très important, n’existaient pas à ce moment-là.

Mais quand ces « farces » étaient courantes, en tout temps, en tous lieux et en toutes circonstances, en plus de durer plusieurs années, que se passait-il?

Il faut soi-même avoir été victime d’intimidation pour savoir comment cela peut être destructeur pour l’estime de soi, et ce, même à très long terme. Je vous les épargnerai, mais j’ai entendu tous les qualificatifs peu élogieux, même dégradants, à mon endroit.

Moi qui accusait d’un surpoids à ce moment, je puis vous dire à quel point les jeunes peuvent être méchants avec ceux et celles qui sont un tant soit peu différents. La situation paraissait à ce point normale que les professeurs, des adultes pourtant, ne valaient guère mieux, car ils se permettaient de se moquer des défauts physiques ou autres des élèves et de me traiter de « gros crisse » devant toute la classe. Des excuses n’ont absolument rien changé, car le mal était déjà fait, bien fait.  Alors, en qui peut-on avoir confiance? L’isolement a débuté à ce moment-là.

Un surpoids, à cet âge critique, est loin d’être génial, ce qui fait que j’ai fréquemment entrepris des démarches dangereuses pour ma santé (régimes alimentaires draconiens, jeûnes, entraînements physiques inconsidérés, etc.) afin de perdre du poids.

En éducation physique, au début de l’année scolaire, le professeur nous pesait. Je suis, en principe, d’accord avec cette pratique, pour pouvoir constater les effets de l’activité physique sur le métabolisme, mais pas devant tout le monde. Mon poids faisait le tour de l’école en un rien de temps et j’en entendais parler pendant toute l’année.

En étant obèse, je n’étais pas très bon dans les sports, ce qui fait que je n’étais jamais choisi, mais plutôt imposé, en dernier, quand venait le temps de former les équipes sportives. Même si je réussissais pas mal dans les autres matières, la situation se reproduisait lors des travaux d’équipe; je me retrouvais toujours avec les laisser pour compte. En fait, personne ne voulait travailler avec le gros Réal.

J’en suis venu à détester l’école et ce qu’elle représentait. Je ne suis jamais allé jusqu’au suicide, même si j’y ai déjà songé. Je peux toutefois très bien comprendre les gens qui utilisent ce moyen définitif, malgré toutes les ressources qui existent aujourd’hui. L’intimidation est tellement difficile à vivre.

Je vous dirai que mes cinq années du secondaire ont été complètement gâchées. Heureusement que j’avais quelques bons amis qui savaient voir au-delà de l’apparence physique et qui m’auront permis de tenir le coup. J’ai commencé à respirer lors de mon entrée au CEGEP dont la clientèle est plus adulte. En fait, à peu près personne ne se préoccupe de ton poids ou de ton apparence. L’intimidation était alors terminée, mais les conséquences, toujours présentes, et ce, pour un sacré bout de temps.

J’ai fait ce témoignage sur une autre plateforme et une femme m’a alors dit que l’apparence physique était uniquement l’apanage de la gent féminine. Je me permets de ne pas être d’accord, même s’il y a davantage de cas d’anorexie chez la femme que chez l’homme.

L’intimidation concerne les deux sexes, sans exceptions et je vous incite fortement à dénoncer ces situations (pour vous ou pour les autres), car les ressources existent maintenant. Tout le monde a le droit de vivre en paix.

Je suis passé à autre chose aujourd’hui, mais la situation aurait sans doute été différente, si j’avais possédé les outils que je connais maintenant. 


LE RETOUR À L'ÉCOLE

Septembre 2016


Pour bon nombre d’étudiants, les mois d’août et de septembre marquent la fin des vacances et le retour à l’école.

Notre système scolaire, au Québec, est ainsi fait, que nous devons choisir, dès 16 ou 17 ans, ce que nous ferons, comme travail, pour le reste de notre vie. Malgré quelques exceptions, je trouve que c’est beaucoup trop jeune pour prendre une si importante décision. En fait, je pense, qu’à cet âge, nous n’avons pas assez de vécu et acquis suffisamment de maturité, de là, les fréquents changements de programmes scolaires. Il faut dire qu’il y en avait autant quand j’étais moi-même étudiant; ça ne date donc pas d’hier.

Quand nous sommes aux études, nous avons tous hâte d’entrer sur le marché du travail pour profiter des fins de semaine complètes, pour bénéficier d’un salaire régulier et pour élaborer des projets à long terme.

Toutefois, un changement de programme n’est pas la fin du monde, car il nous retarde de quelques années au plus. Que représentent quelques années par rapport à une vie entière. Il faut le voir davantage comme un investissement, car ce n’est vraiment pas drôle d’être malheureux toute sa vie professionnelle, parce qu’on aura fait de mauvais choix et qu’on aura décidé de s’y tenir.

Je me considère chanceux de ne pas m’être trompé dans mon choix, car j’ai eu, je pense, une carrière fort intéressante. Toutefois, mon premier choix était le domaine de la santé, mais comme les sciences (chimie et physique), correspondant aux prérequis, n’étaient pas ma tasse de thé, j’ai dû m’orienter en administration, gestion des ressources humaines.

La partie « relation d’aide » a cependant été suffisamment présente pour satisfaire mon besoin d’aider les autres.

Le bonheur dans sa vie professionnelle est aussi important que celui dans sa vie personnelle. Il ne faut donc pas voir un changement de programme comme un échec, mais plutôt comme un moyen d’être bien et heureux pour le reste de sa vie.


Aucun commentaire:

Publier un commentaire