Il n’est pas facile de faire le deuil de ce que nous avons
connu avant, tout dépend de l’attitude que nous adopterons. Il est certain que
la colère et la déception sont des sentiments humains qu’il ne faut surtout pas
occulter.
Comme tout deuil, il est obligatoire de traverser les différentes étapes nécessaires pour pouvoir passer à autre chose. Je ne vous cacherai toutefois pas que j'ai pleuré, beaucoup pleuré avant d'être capable de franchir une autre étape. Certaines personnes vont même jusqu'au suicide après un AVC. Même si ça ne fait pas partie de mes valeurs, je peux très bien les comprendre, car elles sont tout simplement incapables de composer avec les nombreuses difficultés que cette situation engendre. Il ne faut donc pas les juger trop sévèrement. Je vous avouerai que j'ai parfois mes périodes de doutes et de découragement, mais elles durent de moins en moins longtemps, ce qui est un signe que le processus de deuil est sur la bonne voie.
Il ne faut pas s’imaginer que la vie reviendra comme avant l’AVC. Il est nécessaire de s’adapter aux différentes séquelles et de respecter ses nouvelles limites. De plus, il faut maintenant admettre la nécessité de gérer adéquatement son énergie, et ce, quotidiennement.
Dans un premier temps, tout le monde ressent de la colère, de l’incompréhension ou de la tristesse face à qui a été perdu, c’est une étape normale. Personnellement, je me suis dit à plusieurs reprises : « pourquoi moi? » jusqu’à ce que je comprenne qu’il s’agissait d’un accident, au même titre qu’un accident de la route.
Il faut aussi admettre notre besoin des autres, ce qui n’est pas facile pour quelqu’un d’indépendant, comme moi.
Le lâcher-prise, l’acceptation, l’humilité, la gratitude sont, en quelque sorte, des clés qui nous permettrons de passer au travers cette épreuve.
Personnellement, j’ai dû faire, partiellement ou totalement, le deuil des éléments suivants, suite à des recommandations de divers intervenants de l’IRDPQ :
- Le travail
- Les voyages
- Mon permis de conduire
Malgré le fait que je conduisais depuis près de quarante ans, il semble que j’avais tous les défauts de la terre en conduisant, ce qui est quand même surprenant. J’aurais pu m’attendre, au moins, à quelques éléments positifs. En fait, quand on veut présenter à quelqu’un ses points négatifs, on aborde, en premier lieu, les points positifs. Je ne sais pas encore si je réessayerai plus tard, car je suis encore en réflexion à ce sujet.
Suivi
J'ai perdu, suite à ma fracture à l'épaule, subie en novembre 2017, mes derniers espoirs de conduire une automobile, à nouveau. En fait, j'avais besoin d'une aide à la conduite (boule et télécommande) pour tourner, plus aisément, le volant avec mon côté davantage fort et précis (le côté gauche). Désormais, je suis aussi dans l'impossibilité d'utiliser mon côté gauche, car j'ai perdu au moins 30% de mes capacités en raison de cette fracture. Cette fois-ci, je devrai en faire le deuil définitivement.
- Mes différents projets
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